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Au moins 16 civils tués lors de manifestations contre le régime d'Assad

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme, les forces de sécurité ont tué au moins 16 civils, ce vendredi, lors d'une nouvelle journée de manifestations à travers le pays contre le régime de Bachar al-Assad.

AFP - Seize personnes ont été tuées lors du vendredi de la "mort plutôt que l'humiliation" en Syrie, où des dizaines de milliers de manifestants ont bravé le régime, à nouveau visé par l'Union européenne qui a décrété un embargo sur les importations de pétrole en provenance de Syrie.

La décision européenne risque d'avoir de lourdes conséquences pour l'économie syrienne, car l'UE achète 95% du pétrole exporté par la Syrie.

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L'UE impose un embargo sur le pétrole syrien
Au moins 16 civils tués lors de manifestations contre le régime d'Assad

Malgré tout, les autorités ont poursuivi leur politique de répression. Au moins 16 civils ont été tués par les forces de sécurité syriennes qui dispersaient des manifestations à travers le pays, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Huit personnes, dont une adolescente de 16 ans, ont été tuées à Erbine, Kfarbatna, Douma et Hammouriyé, des villes dans la région de Damas, tandis que cinq personnes ont été tuées à Homs (centre) et à Talbissé (région de Homs) et trois à Deir Ezzor (est), selon l'OSDH.

En outre, "des tirs nourris visaient tout ce qui bougeait ou toute personne qui sortait de chez elle dans le quartier de Bab el-Sbaa, à Homs", dénonce l'OSDH.

De même à Harasta, dans la région de Damas, "cinq véhicules militaires transportant des soldats lourdement armés ont tiré sur tout ce qui bougeait dans les rues", selon l'OSDH.

Les militants ont tenu à souligner que leurs manifestations étaient "pacifiques", en réponse au régime qui, depuis le début de la révolte le 15 mars, refuse d'admettre l'ampleur de la contestation et attribue les violences à des "groupes terroristes armés".

"Nous sommes prêts à mourir par millions en martyrs", ont écrit des militants sur leur page Facebook "Syrian revolution". Un autre groupe animant les protestations, les Comités locaux de coordination (LCC), a affirmé que les manifestations se poursuivraient "tous les jours jusqu'à la chute du régime".

Les manifestations se déroulent en général à la sortie des mosquées après la prière et sont régulièrement réprimées. Des rassemblements ont lieu quasiment quotidiennement, mais le vendredi, jour de repos hebdomadaire dans les pays musulmans, la mobilisation est plus forte.

Des dizaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue dans les régions de Damas, de Hama (centre), de Deraa (sud), de Homs, dans la ville d'Amouda (nord-est) et à Deir Ezzor, selon l'OSDH et les LCC.

C'est à Talbissé, dans la région de Homs, que la mobilisation contre le régime a été particulièrement forte, a souligné l'OSDH.

L'agence officielle Sana a rapporté de son côté que trois membres des forces de sécurité avaient été tués vendredi et que d'autres avaient été blessés "par les tirs de groupes terroristes armés qui les ont attaquées à Hammouriyé, Erbine et Talbissé".

De plus, "quatre individus armés" ont été tués par les forces de l'ordre lors de ces "attaques" dans les trois localités, selon Sana.

D'après l'agence, "un groupe terroriste armé dans la ville de Khan Chikhon dans la province d'Idleb (nord-ouest) a enlevé le capitaine Waël el-Ali des forces de sécurité".

Il n'était pas possible de vérifier ces informations sur le terrain, le régime limitant fortement les déplacements des médias étrangers.

Confronté à une révolte qui se contentait au début de réclamer des réformes démocratiques, le président Assad, qui gouverne le pays d'une main de fer, a choisi la répression tout en promettant des réformes. Mais les opposants, disant douter désormais de sa crédibilité, ont commencé à exiger son départ.

Selon l'ONU, les violences dans le pays ont fait au moins 2.200 morts depuis la mi-mars, en majorité des civils, et selon les militants, plus de 10.000 personnes ont été arrêtées.

Mais les Etats-Unis et l'Europe ne parviennent toujours pas à bâtir un consensus à l'ONU pour sanctionner Damas, essentiellement en raison de l'opposition de la Russie, alliée du régime syrien.

Les Européens ont décidé d'étendre leurs sanctions de gel d'avoirs et d'interdiction de visa à quatre hommes d'affaires accusés de financer le régime et à trois entreprises, dont une banque.

L'UE "montre par ce sixième train de sanctions sa détermination face au comportement inacceptable des dirigeants syriens", a affirmé le chef de la diplomatie française Alain Juppé, qui avait dit auparavant vouloir "développer" ses contacts avec l'opposition

Le géant pétrolier français Total a en revanche affirmé que s'il respectait l'embargo, il allait poursuivre sa production dans le pays.