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La Ligue arabe exige l'arrêt du "bain de sang" et envoie son secrétaire général à Damas

Réunis au Caire, les ministres arabes des Affaires étrangères ont exhorté le président syrien Bachar al-Assad à mettre fin au "bain de sang". La Ligue arabe a également annoncé l'envoi de son secrétaire général à Damas.

REUTERS - La Ligue arabe a exhorté dimanche le régime de Bachar al Assad à mettre fin au "bain de sang" en Syrie "avant qu'il ne soit trop tard" et elle a annoncé l'envoi de son secrétaire général Nabil Elarabi à Damas pour y prôner la mise en oeuvre de réformes politiques et économiques.

Réunis au Caire, les ministres arabes des Affaires étrangères ont aussi souligné l'importance de la stabilité en Syrie pour la région, ce qui a été interprété comme un message conciliant adressé à Damas.

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L'envoi du chef de la Ligue arabe à Damas est un net progrès

"Le conseil (de la Ligue arabe) exprime sa préoccupation et son inquiétude quant aux dangereux développements sur la scène syrienne, qui ont entraîné des milliers de victimes, à la fois des morts et des blessés", déclarent les ministres dans un communiqué.

"Il souligne aussi l'importance de mettre fin au bain de sang et de s'en remettre à la raison avant qu'il ne soit trop tard", ajoutent-ils.

Il s'agissait de la première réunion officielle de la Ligue arabe consacrée à la Syrie depuis le début, en mars, du soulèvement contre le régime de Bachar al Assad. La répression de ce soulèvement a fait 2.200 morts, selon les Nations unies.

Les autorités syriennes imputent pour leur part ces événements à des "groupes terroristes" et font état de 500 policiers et militaires tués. Elles affirment en outre vouloir mettre en oeuvre des réformes pour répondre aux aspirations de la population.

Manifestants

La contestation a gagné en ampleur au cours du mois d'août, qui a correspondu à celui du ramadan, et le régime a envoyé ses troupes et des blindés dans de nombreuses villes à travers le pays, s'attirant des condamnations de la communauté internationale.

Alors que le Tunisien Zine ben Ali, en janvier, et l'Egyptien Hosni Moubarak, en février, ont été renversés par la rue et que le Libyen Mouammar Kadhafi semble en passe de subir le même sort, la Ligue arabe s'est jusqu'à présent contentée d'exprimer sa "préoccupation" face aux événements en Syrie.

Plusieurs centaines de militants pro-démocratie ont manifesté samedi devant le siège de la Ligue arabe avant l'arrivée des ministres des Affaires étrangères.

"La Ligue arabe subit les pressions de l'opinion publique arabe pour accomplir davantage d'efforts dans la période à venir", a déclaré Nabil Elarabi dans son discours d'ouverture.

Dans le communiqué publié à l'issue de cette réunion, la Ligue arabe affirme que le peuple syrien a le droit de "vivre en sécurité et dans la dignité et de voir ses aspirations légitimes à des réformes politiques, économiques et sociales assouvies".

La Ligue arabe a aussi cherché à apaiser Damas, selon les observateurs, en ajoutant: "Le conseil souligne également que la stabilité de la République arabe syrienne est l'un des principaux facteurs de la stabilité du monde arabe et de l'ensemble de la région."

Dans la salle de réunion, on pouvait voir sur des écrans de télévision des images de victimes de la répression dans les villes syriennes de Hama et de Daïr az Zour.