La trentaine de journalistes qui était retenue dans l'hôtel Rixos de Tripoli par des soldats fidèles au colonel Kadhafi a été relâchée. Privés d'eau et souvent d'électricité, ils étaient confinés depuis dimanche dans l'établissement.
AFP - La trentaine de journalistes étrangers retenus depuis dimanche à l'hôtel Rixos au centre de Tripoli ont été relâchés mercredi après-midi et l'établissement est désormais sous contrôle des rebelles, selon un journaliste de l'AFP qui s'est rendu sur place.
Les journalistes ont pu quitter vers 15H00 GMT l'établissement d'où ils étaient empêchés de sortir depuis dimanche par les forces loyales à Mouammar Kadhafi. Ils se sont rendus à l'hôtel Corinthia, un autre grand établissement de la capitale libyenne.
La comité international de la Croix-Rouge a aidé les journalistes à quitter l'hôtel: "Nous avons emmené 33 journalistes et deux autres étrangers de l'hôtel Rixos vers un lieu sûr", a déclaré Georges Comninos, responsable de la mission en Libye, cité dans un communiqué de la Croix-Rouge.
"Notre rôle reconnu d'intermédiaire neutre nous a permis de mener cette opération. Nous sommes heureux que tout se soit passé sans problème", a-t-il affirmé, tout en se disant "préoccupé" par le sort d'autres civils et journalistes en Libye.
Privés d'eau et souvent d'électricité, les journalistes s'étaient regroupés au premier étage de l'hôtel. Sous l'oeil vigilant de soldats pro-kadhafi armés de kalachnikov, leurs mouvements étaient surveillés.
Les insurgés ont affirmé à l'AFP qu'il n'y avait pas eu d'affrontements pour la prise de l'établissement.
En début de soirée, une dizaine de rebelles gardaient l'entrée principale de l'hôtel, tandis que d'autres assuraient la sécurité à l'intérieur. Ils veillaient notamment à fermer toutes les portes des chambres, d'où les journalistes sont partis précipitamment en laissant leurs bagages. Il n'y avait que les rebelles sur place.
L'hôtel, situé non loin du complexe de Mouammar Kadhafi dans le quartier de Bab al-Aziziya, avait été touché mardi par plusieurs balles perdues.
Les journalistes, qui portaient gilets pare-balles et casques, avaient accroché des banderoles sur la façade de l'hôtel, sur lesquelles ils avaient écrit: TV, Presse, ou en encore en arabe: "presse, ne tirez pas".
Après de violents combats autour du complexe de Kadhafi mercredi, le secteur était calme vers 20H00 (18HOO GMT), selon le reporter de l'AFP.
Les combats se sont arrêtés dans le centre-ville vers 18H00 (16H00 GMT). Depuis, seuls des tirs sporadiques étaient entendus.
Les rebelles semblaient contrôler tout le centre-ville. Ils paradaient sur la place Verte, symbole du régime, et l'avenue principale Omar Al-Mokhtar, selon le journaliste de l'AFP.
Dans le centre-ville, des habitants ont montré à des journalistes une mosquée endommagée par un obus, tiré selon eux par des pro-Kadhafi. Sur le minaret était accroché un drapeau de la rébellion.