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Paris annonce un plan d'austérité de 12 milliards d'euros

Le gouvernement table sur un taux de croissance à 1,75% pour 2011 contre 2% auparavant. Le Premier ministre François Fillon a détaillé ce mercredi un vaste programme d'austérité censé limiter l'endettement public hexagonal.

AFP - Le Premier ministre François Fillon a annoncé mercredi un vaste programme d'austérité, destiné à compenser une croissance économique revue à la baisse, qui rapportera 12 milliards d'euros de recettes à l'Etat en 2011 et 2012.

"Le seuil de tolérance à l'endettement est désormais dépassé", a fait valoir le chef du gouvernement lors d'une conférence de presse à Matignon après une réunion d'arbitrage de dernière minute présidée par Nicolas Sarkozy à l'Elysée.
              

Pour 2011 comme pour 2012, le gouvernement n'attend plus désormais que 1,75% de croissance annuelle, loin des 2% et plus encore des 2,25% attendus jusque-là pour cette année et la suivante. Cette révision était attendue alors que la croissance mondiale s'affaise et que celle de la France était nulle au deuxième trimestre.

Parmi les multiples mesures du plan anti-déficit, deux au moins marquent un tournant dans la politique de Nicolas Sarkozy: une taxe exceptionnelle sur les revenus des ménages les plus aisés et des allègements de charges moins avantageux pour les entreprises sur les heures supplémentaires.

La fiscalité sur l'alcool, le tabac, et, nouveauté, sur les sodas sera alourdie.

L'ensemble du plan anti-déficit doit se traduire dès cette année par un milliard d'euros d'économies et de recettes fiscales supplémentaires. Mais le gros des effets est attendu en 2012 avec 11 milliards d'euros.

"Il serait irresponsable de ne pas tenir compte" de la situation économique internationale, a souligné le Premier ministre qui a de nouveau fait de la réduction des déficits un objectif "intangible", manière de rassurer les marchés financiers après la tourmente boursière de ces dernières semaines.

Autre gage de bonne gestion des deniers publics: un "objectif un peu plus ambitieux" de réduction des déficits publics qui seraient ramenés en 2012 à 4,5% du PIB en 2012 au lieu de 4,6%. La France, a expliqué François Fillon, entend ainsi se ménager une "marge" pour "sécuriser" ses engagements financiers internationaux en cas de nouvelle panne de la croissance.

Les mesures concernant l'exécution du budget 2011 seront présentées en Conseil des ministres dès mercredi prochain et examinées par le Parlement lors de la session extraordinaire qui débute le 6 septembre.

Dans le détail, François Fillon a assuré mercredi que les salariés continueraient à bénéficier des abattements sur les heures supplémentaires qu'il ne s'agit "nullement de remettre en cause". Nicolas Sarkozy en avait fait, il est vrai, le symbole de son slogan de campagne, "travailler plus pour gagner plus".

En revanche, les heures supplémentaires seraient intégrées dans le calcul des allègements de charges des entreprises tel qu'il était prévu par la loi... "Fillon" (alors ministre des Affaires sociales) de 2003.

Cette mesure sera inscrite au projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2012, présenté en septembre.

Le gouvernement s'apprête par ailleurs a créer une "taxe exceptionnelle" de 3% sur les revenus du travail et du capital des ménages les plus aisés, quand ils dépassent 500.000 euros par an, plus lourde que ce qui était généralement envisagé jusqu'à présent. Cette mesure prendra fin lorsque le déficit de la France aura été ramené à moins de 3% du PIB.

Parmi les niches fiscales rabotées, les plus-values immobilières seront revues "sans remettre en cause l'exonération dont bénéficie la résidence principale".

Un "coup de rabot" supplémentaire de 10% sur une série de niches fiscales sera porté en 2012.