La police argentine retient désormais sept personnes, dans le cadre de l'enquête sur le meurtre des deux touristes françaises. Deux des suspects arrêtés ont avoué leur implication dans le crime tout en expliquant qu'ils avaient tenté de les voler.
AFP - L'enquête sur l'assassinat en juillet de deux jeunes touristes françaises dans le nord de l'Argentine a fait une percée décisive : désormais, la police détient sept personnes, dont deux ont avoué leur participation au crime, selon la presse locale dimanche.
Ricardo Vera, 37 ans, et Dario Ramos, 47 ans ont avoué avoir participé à l'agression des deux jeunes touristes françaises, selon le site internet du journal local El Tribuno de Salta, citant des sources policières.
Les deux hommes, arrêtés samedi, ont avoué avoir tenté de voler Houria Moumni, 24 ans, et Cassandre Bouvier, 29 ans, mais que celles-ci avaient résisté, selon le journal. Les deux hommes disent les avoir alors frappées et violées, mais accusent Daniel Vilte, arrêté mardi dernier, d'avoir tiré les coups de feu mortels, ajoute la même source.
Les corps des deux jeunes femmes avaient été découverts le 29 juillet par des randonneurs à La Quebrada de San Lorenzo, à une douzaine de kilomètres de la ville touristique de Salta.
Houria Moumni et Cassandre Bouvier avaient été vues pour la dernière fois le 15 juillet, lorsqu'elles s'étaient lancées à la découverte de cette réserve naturelle sur les contreforts des Andes, à 1.600 mètres d'altitude.
Après un démarrage laborieux, marqué par l'arrestation d'un loueur de chevaux qui avait dû être libéré rapidement faute d'éléments, les policiers argentins ont mieux ciblé leur enquête.
Vera, gardien d'un lotissement privé situé non loin du lieu où ont été retrouvés les corps des deux touristes, et Ramos, guide de la réserve naturelle de La Quebrada de San Lorenzo, ont également mis en cause deux autres hommes arrêtés samedi: Gustavo Laxi, 24 ans, et son père Gustavo, âgé de 47 ans.
Le porte-parole du parquet Marcelo Baez a refusé de "confirmer officiellement" les informations du journal, mais a reconnu que les identités des hommes cités étaient "exactes".
Les six hommes et la femme actuellement détenus par la police seront entendus par la justice pendant deux jours, lundi et mardi, "car ils ont beaucoup à dire", a indiqué le porte-parole.
Daniel Vilte a "finalement reconnu qu'il en savait beaucoup plus long que ce qu'il avait semblé au départ", lorsqu'il avait été arrêté, étant soupçonné d'être impliqué dans la vente de l'arme présumée du crime, a encore déclaré M. Baez.
Selon la presse locale, parmi les personnes arrêtées figurent deux fils d'un ancien officier de police, un aspirant policier, Gustavo Laxi, son père, ainsi que la fiancée du jeune homme. Ces deux derniers ont été trouvés samedi en possession du téléphone portable et de l'appareil photo des victimes.
L'arme présumée du crime, de calibre 22, a également été trouvée samedi, sur les indications de l'une des personnes arrêtées.
Selon la même source, c'est la fiancée de l'élève policier qui a mis les policiers sur la piste en activant vendredi le téléphone portable volé.
Le président français Nicolas Sarkozy a appelé dimanche soir son homologue argentine Cristina Kirchner afin de lui exprimer "sa reconnaissance pour les progrès rapides" de l'enquête, a annoncé la présidence française.
Les expertises médico-légales pour déterminer la date de l'assassinat des deux Françaises seront connues d'ici une dizaine de jours, a annoncé un enquêteur.
Des expertises balistiques doivent être réalisées pour confirmer que l'arme saisie est bien celle du crime, tandis que la Faculté de biochimie de Buenos Aires doit analyser des traces d'ADN prélevées sur les corps des victimes.
Selon les enquêteurs, Cassandre Bouvier a été victime d'un viol avant d'être tuée d'une balle dans le front.
Houria Moumni a quant à elle résisté à une tentative de viol et a tenté de s'échapper, mais elle est tombée et a reçu une balle dans le dos. Elle a agonisé plusieurs heures avant de succomber.
A Paris, une information judiciaire pour "séquestration, assassinats et viols" a été ouverte vendredi pour permettre aux familles des deux étudiantes tuées de suivre les résultats des examens et des investigations menées en Argentine.
Les corps des deux victimes ont été transférés vendredi soir de Salta à Buenos Aires en vue de leur rapatriement en France.