Le gouvernement de Chypre a remis sa démission au président Demetris Christofias (photo). Ce dernier l'avait réclamée après la crise provoquée par l'explosion mortelle d'un stock d'armes qui a détruit la principale centrale électrique.
REUTERS - Le gouvernement de Chypre a présenté sa démission, jeudi, tout en prévenant que l'île affectée par une grave crise énergétique n'aurait pas forcément besoin de solliciter une aide financière européenne.
Les onze ministres du gouvernement chypriote resteront en poste jusqu'à la nomination d'un nouveau cabinet dans les jours qui viennent.
Le président chypriote Demetris Christofias avait réclamé mercredi la démission de tous les membres du gouvernement après l'explosion d'un stock d'armes qui a fait 13 morts et provoqué une crise politico-économique.
L'explosion du 11 juillet a détruit la principale centrale du pays et réduit de 53% la production d'électricité de l'île.
L'agence de notation Moody's a abaissé mercredi la note souveraine de Chypre de A2 à Baa1, avec une perspective négative, estimant que les difficultés budgétaires de Chypre ont été amplifiées par l'explosion et par les dissensions dans la classe politique.
Tentant de rassurer les investisseurs, le porte-parole du gouvernement chypriote, Stefanos Stefanou, a relativisé l'hypothèse d'un versement d'une aide financière de l'Union européenne pour réduire l'impact de la crise énergétique chypriote.
"Jusqu'à présent Chypre est parvenue à combler ses besoins financiers jusqu'à la fin de l'année", a déclaré Stefanos Stefanou à la presse. "Donc il ne faut pas considérer comme acquis le fait que Chypre pourrait bénéficier d'un mécanisme de soutien."
Le gouverneur de la banque centrale chypriote avait prévenu la semaine dernière que Chypre pourrait avoir besoin d'une aide financière internationale.
Des économistes ont évalué à un milliard d'euros - pour un produit intérieur brut de 17,4 milliards d'euros - les dégâts provoqués à la centrale.
"Pour éviter le pire, y compris l'admission au sein d'un mécanisme de soutien (...), de nouvelles mesures drastiques doivent être prises immédiatement", écrivait ainsi Athanasios Orphanides, dans une lettre datée du 18 juillet adressée au président chypriote Demetris Christofias, avec copie aux dirigeants des partis politiques.
"Prenant en compte tous les éléments, un environnement international défavorable, les difficultés d'emprunter à l'étranger, l'impact économique supplémentaire des derniers événements, je pense que l'économie est dans une situation d'urgence comparable à celle de 1974", ajoutait-il, en allusion à l'invasion par la Turquie de la partie nord de Chypre après un coup d'Etat inspiré par la Grèce.