logo

La CPI devrait émettre un mandat d'arrêt contre el-Béchir

Selon le New York Times, la Cour pénale internationale va émettre un mandat d'arrêt contre le président soudanais Omar el-Béchir pour son rôle présumé dans le conflit au Darfour où, selon l'ONU, 300 000 personnes sont mortes depuis 2003.

Omar el-Béchir serait dans le viseur de la Cour pénale internationale (CPI). Le "New York Times" affirme que les juges de la CPI sont sur le point d’émettre un mandat d’arrêt contre le président soudanais.

Des avocats à la CPI auraient affirmé au quotidien new-yorkais que les juges ont décidé d’émettre un mandat d’arrêt contre el-Béchir, des informations non confirmées pour le tribunal international.


Selon le correspondant de France 24 au Soudan, Abdelatif Zoheir, "l’inquiétude" règne désormais au sein de la classe politique dans le pays : "La menace d’un mandat d’arrêt est prise très au sérieux ici et tout le monde attend maintenant les réactions des opposants et des supporters d’El-Béchir."

300 000 morts depuis 2003

Le procureur de la CPI, Luis Moreno-Ocampo avait déjà réclamé un tel mandat d’arrêt en juillet dernier, pour génocide, crime de guerre et crimes contre l’humanité au Darfour. La région de l’ouest du Soudan est le théâtre d’une guerre civile qui aurait fait près de 300 000 morts depuis 2003, selon l’ONU.

Anticipant la décision de la CPI, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a demandé, mardi dernier, au président soudanais d’adopter une attitude "très responsable" si la CPI émettait un mandat d'arrêt contre lui pour génocide au Darfour.

Regain de violence contre les étrangers annoncé 

La situation pour les étrangers vivant ou travaillant au Soudan pourrait devenir problématique dans les prochains jours rapporte Abdelatif Zoheir : "Le chef des renseignements annonce que les autorités redoutent un regain de violence contre les organisations humanitaires et les étrangers présents dans le pays."

A Khartoum, le pouvoir soudanais prétend, lui, ne pas être inquiété par les récents événements. "L’État soudanais estime qu’il n’a pas de compte à rendre au CPI car il n’a jamais officiellement reconnu l’existence du tribunal international", rappelle Abdelatif Zoheir.