Une puissante déflagration, due à une bombe selon la police, s'est produite à Oslo près du ministère de la Défense. Les bureaux du Premier ministre norvégien ont également été endommagés. Au moins sept personnes seraient mortes.
REUTERS - Une bombe a explosé vendredi après-midi dans le centre d'Oslo, faisant au moins sept morts, et, peu de temps après, un homme armé a ouvert le feu sur le site où était organisé le rassemblement annuel du mouvement de jeunesse du Parti travailliste, à une trentaine de kilomètres de la capitale norvégienne.
La police pense que ces deux attaques sont liées et a conseillé aux habitants de la capitale d'évacuer le centre de la capitale, où des soldats ont pris position en début de soirée.
L'explosion visait le principal bâtiment public abritant les services du gouvernement. Elle a surpris la capitale plongée dans la torpeur en ce vendredi d'été, de nombreux habitantsde la ville se trouvant en vacances ou en week-end loin d'Oslo.
La déflagration qui s'est produite vers 15h30 (13h30 GMT) a soufflé de nombreuses fenêtres de l'immeuble de 17 étages qui abrite les bureaux de Jens Stoltenberg, le Premier ministre, ainsi que les façades de ministères situés à proximité, dont le siège du ministère du Pétrole, qui a pris feu.
"Sept personnes ont été tuées et deux sont grièvement blessées", a dit Sveinung Sponheim, qui dirige la police d'Oslo, lors d'une conférence de presse.
Une source policière a dit que les autorités étaient en revanche dans l'incapacité de dire si la fusillade qui s'est produite quelques heures plus tard lors du rassemblement annuel du mouvement de jeunesse du Parti travailliste, a fait des victimes.
L'île d'Utoeya, où a eu lieu cette fusillade, se trouve à une trentaine de kilomètres au nord-ouest d'Oslo. Selon la chaîne de télévision TV2, il y aurait plusieurs morts.
D'après des médias norvégiens, l'auteur de la fusillade était vêtu d'un uniforme de la police.
La chaîne publique NRK rapporte pour sa part qu'une personne a été arrêtée après la fusillade.
Peu après l'attaque à la bombe d'Oslo, Jens Stoltenberg s'est adressé à la presse pour dire qu'il était sain et sauf. Le Premier ministre a ajouté que les tous les membres du gouvernement étaient apparemment sains et saufs comme lui.
Dans les heures qui ont suivi, les Norvégiens, sous le choc alors que la violence politique leur est pratiquement inconnue, apprenaient qu'un autre événement dramatique était intervenu lors du rassemblement annuel du mouvement de jeunesse du Parti travailliste de Stoltenberg.
La situation est "très grave", a commenté le chef du gouvernement sur l'antenne de TV2, précisant que la police lui avait demandé de ne pas divulguer l'endroit où il se trouvait.
ENGAGEMENT AFGHAN
"C'est un attentat terroriste. L'événement le plus violent
jamais vécu par la Norvège depuis la Deuxième Guerre mondiale",
a dit Geir Bekkevold, élu de l'opposition au Parlement.
La Norvège, membre de l'Otan, a été plusieurs fois menacée
par le passé par des dirigeants d'Al Qaïda pour son implication
dans la guerre en Afghanistan, où elle participe à la Force
internationale d'assistance à la sécurité (Isaf).
Selon David Lea, analyste du cabinet Control Risks, "il
n'existe toutefois aucun groupe terroriste norvégien même s'il y
a de temps en temps des arrestations de personnes liées à Al
Qaïda."
"Ils (les Norvégiens) sont présents en Afghanistan et sont
engagés en Libye, mais il est trop tôt pour tirer des
conclusions", ajoute-t-il.
Un autre consultant du cabinet AKE, John Drake, juge que
l'opération présente des similitudes avec l'attentat terroriste
commis en décembre dernier dans le centre-ville de Stockholm. Il
y avait alors eu une double explosion, dont celle d'une voiture
piégée.
"L'attentat de Stockholm avait été revendiqué en
représailles de la participation de la Suède aux opérations en
Afghanistan", rappelle John Drake.
La double attaque de vendredi en Norvège survient par
ailleurs un peu plus d'un an après l'arrestation de trois hommes
soupçonnés d'être liés à Al Qaïda et de planifier des attentats
dans le pays scandinave.