AFP - Un tribunal canadien a autorisé jeudi soir l'expulsion vers la Chine de Lai Changxing, un des hommes les plus recherchés par Pékin, au terme d'une saga judiciaire de douze ans, une décision immédiatement saluée par Pékin.

Les avocats du fugitif n'ont pas indiqué immédiatement s'ils allaient faire appel de la décision du tribunal. De leur côté, des responsables gouvernementaux canadiens ont indiqué aux autorités judiciaires du Canada que M. Lai pourrait être rapatrié dès ce week-end.

"Nous saluons cette décision du tribunal canadien", a réagi dans un communiqué le ministère chinois des Affaires étrangères.

"Lai Changxing est le principal suspect recherché par les autorités judiciaires chinoises dans l'énorme affaire de contrebande de Xiamen", a ajouté le ministère en référence à la ville portuaire de la province du Fujian (sud-est), d'où est originaire l'ex-homme d'affaires.

Lai est arrivé au Canada avec sa famille en 1999, après avoir fui la Chine où il était accusé d'être le cerveau d'un réseau ayant écoulé plus de six milliards de dollars de marchandises de contrebande et corrompu des responsables locaux.

La Chine s'est engagée à ne pas condamner Lai Changxing à la peine de mort s'il était jugé et déclaré coupable. Le Canada interdit le renvoi de prisonniers vers des pays où ils pourraient être condamnés à la peine capitale.

Selon les avocats de M. Lai, au moins sept de ses associés sont morts ou ont disparu aux mains du système judiciaire chinois.

Les autorités canadiennes ont toujours refusé d'accorder à Lai le statut de réfugié et l'ont arrêté début juillet dans le but de l'expulser après des années de rebondissements judiciaires.

Des rumeurs ont couru en Chine sur une possible implication dans le scandale de la contrebande à Xiamen de Jia Qinglin, l'un des neuf membres permanents du Bureau politique du Parti communiste chinois, et à ce titre l'un des hommes les plus puissants du pays.