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L'Unicef redoute une aggravation de la sécheresse dans la Corne de l'Afrique

Les Nations unies craignent que la situation humanitaire ne se détériore dans les pays de la Corne de l'Afrique, frappés par la pire sécheresse jamais enregistrée en 60 ans. L'absence de pluie a déja forcé à l'exil des milliers de Somaliens.

AFP - Le sort des millions de personnes touchées par une grave sécheresse qui frappe la Corne de l'Afrique va encore se détériorer, avec des pluies qui n'arriveront pas avant plusieurs mois et des récoltes tardives, a indiqué samedi un haut responsable de l'ONU.

Ces deux dernières années, les pluies, absentes ou peu abondantes, ont déjà contraint des milliers de Somaliens à quitter leur pays et ont ruiné la vie de millions de personnes au Kenya, en Ethiopie et à Djibouti.

"Nous allons probablement avoir une véritable catastrophe dans les prochains mois ... nous allons faire tout notre possible pour améliorer la situation",  a indiqué à l'AFP le directeur de l'UNICEF, Anthony Lake, juste avant de partir pour le nord du Kenya, particulièrement touché par la sécheresse.

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La pire sécheresse depuis 60 ans dans cette région de la Corne de l'Afrique
L'Unicef redoute une aggravation de la sécheresse dans la Corne de l'Afrique

Pour ce haut responsable des Nations Unies, la "situation est très mauvaise", il explique qu'il n'y aura pas "de grosse récolte avant l'année prochaine" et par conséquent "les six prochains mois vont être très difficiles".

Le chef de l'UNICEF passera également par le Turkana, une des régions du Kenya les plus durement touchées, où le taux de malnutrition atteint 37% de la population, comparé à 15% en 2010, selon le groupe d'aide humanitaire Oxfam.

"C'est la pire sécheresse que j'aie connue, le nombre d'enfants hospitalisés pour malnutrition a doublé par rapport à l'an dernier", dit à l'AFP Anne Lojao, une infirmière de Lodwar, la principale ville de la région de Turkana.

"Beaucoup arrivent affaiblis, mais ce sont les chanceux qui arrivent chez nous", poursuit-elle.

Le Kenya abrite également le plus grand camp de réfugiés du monde, dans lequel plusieurs centaines de milliers de Somaliens ont trouvé asile, fuyant les conflits, et où des milliers d'autres arrivent chaque jour à cause de la sécheresse.

D'après l'agence onusienne, la crise humanitaire provoquée par la sécheresse et les combats en Somalie fait actuellement affluer quotidiennement quelque 1.300 personnes supplémentaires au camp de Dadaab.

Construit en 1991 pour héberger 90.000 personnes, il en accueille aujourd'hui plus de 380.000, dont 59.000 vivent à l'extérieur du camp, selon un prte-parole du Haut Commissariat aux Réfugiés (HCR).

Les travailleurs humanitaires ont du mal à faire face à l'afflux massif de réfugiés et appelle le gouvernement kenyan à ouvrir un nouveau camp déjà existant mais non encore utilisé.

Les pays donateurs, occidentaux ou autres, ont promis des millions de dollars mais selon le haut responsable de l'ONU, tous les besoins ne seront pas couverts.

L'UNICEF affirmait la semaine dernière qu'il faudrait  31,8 millions de dollars (22,48 millions d'euros) pour aider, pour les trois prochains mois, les millions de femmes et d'enfants en danger.

Selon cette agence des Nations Unies, plus de deux millions d'enfants souffrent de malnutrition dans la Corne de l'Afrique et ont besoin d'une aide urgente pour survivre.

500.000 seraient même en danger de mort.

Cette partie de l'Afrique est souvent touchée par des cycles de sécheresse et a été négligée par les gouvernements, sans électricité, routes, eau et autres équipements de base en santé et éducation.

Loin des capitales, en zone aride, ces régions sont également meurtries par les mouvement insurrectionnels et les affrontements inter-claniques pour le contrôle des ressources.

 

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