L'équipe de France féminine de football jouera ce mercredi contre les États-Unis, favoris de la compétition, en demi-finale du Mondial organisé en Allemagne. Les Bleues ont réussi jusqu'à présent le meilleur parcours de leur histoire.
AFP - L'équipe de France féminine affronte mercredi à Mönchengladbach (18h00 française) en demi-finale du Mondial les Etats-Unis, N.1 au classement Fifa, eldorado du football féminin, avec en tête l'idée que rien ne sera plus comme avant en cas de succès.
"Born in the USA !" a hurlé dans un micro la milieu de terrain Megan Rapinoe après son but face à la Colombie en poules. Le football n'est pas né aux Etats-Unis, mais le soccer féminin y a grandi plus et mieux qu'ailleurs.
"J'ai entraîné des petites filles dans des camps d'entraînement quand je jouais là-bas. C'est vraiment un sport au féminin. C'est impressionnant comme les filles aiment ce jeu", racontait dimanche l'arrière centrale Laura Georges qui a joué pendant trois saisons à Boston, de 2004 à 2007.
"C'est la nation N.1 au classement Fifa. Ca représente 2,5 millions de licenciées (c'est plus que le nombre de licenciés au total en France, qui est environ de 2 millions). C'est sûr que c'est plus facile d'en trouver 21 que quand tu as 55.000 licenciées", rappelle de son côté le sélectionneur français Bruno Bini.
Et encore, Bini aurait pu citer les trois titres olympiques (1996, 2004 et 2008), les deux Coupes du monde (1991 et 1999) et des statistiques qui ne sont pas plus rassurantes, avec pour seul motif d'espoir un nul 0-0 en 2006, contre 11 victoires américaines.
Et après avoir vu passer devant la presse les 21 athlètes, toutes en imposante stature et invraisemblable assurance - "La défaite n'est pas une option. C'est une question de volonté", affirme ainsi avec un grand sourire l'attaquante Abby Wambach (1,81m, 121 buts, 164 sélections) -, qui composent la sélection américaine, la tentation est encore plus grande de présenter la demi-finale de Mönchengladbach comme un combat déséquilibré.
Deux équipes survivantes
Pourtant, personne n'est dupe. "On a déjà vu David terrasser Goliath", a lancé Bini. "La France est une très bonne équipe, technique, avec de bonnes individualités", a jugé son homologue Pia Sundhage. "La France a été la meilleure équipe depuis le début du tournoi", a tout simplement estimé un membre du staff US.
De fait, les Bleues ont leur chance. Convaincantes contre le Canada (4-0), l'Angleterre (1-1, victoire aux tirs au but) et même l'Allemagne (défaite 4-2) en deuxième période, les joueuses de Bini évolueront sans aucune pression, ayant déjà décroché, en plus d'un résultat historique, leur qualification pour les jeux Olympiques de Londres.
Et dans ce match entre survivantes, passées toutes deux à quelques secondes de l'élimination en quarts de finale, les Françaises bénéficient d'un petit avantage sous forme d'une journée de récupération supplémentaire, les Américaines ayant joué dimanche avant de voyager lundi de Dresde à Düsseldorf.
Pour les Bleues, la problématique devrait être la même que depuis le début du tournoi: d'abord résister physiquement face à un collectif présenté par Laura Georges comme "solide, très bien organisé tactiquement et athlétiquement très costaud".
Ensuite, imposer leur jeu et une qualité technique manifeste depuis le premier match contre le Nigeria pour décrocher une place en finale qui serait historique.
En se qualifiant pour le dernier carré, l'équipe de France a changé de dimension. Avec une finale, c'est tout le football féminin français qui découvrirait un nouveau monde.