La Syrie accuse les États-Unis d'alimenter la contestation anti-Bachar al-Assad après la visite de Robert Ford, l'ambassadeur américain à Damas, dans la ville d'Hama, théâtre d'une importante manifestation, vendredi. Washington dément.
REUTERS - Les Etats-Unis ont démenti vendredi les accusations de la Syrie selon lesquelles la visite à Hama de l'ambassadeur américain à Damas visait à alimenter la contestation en cours contre le régime de Bachar al Assad.
Robert Ford est arrivé à Hama, dans le centre-ouest de la Syrie, jeudi et il s'est rendu dans le centre de cette ville vendredi, avant une nouvelle manifestation de plusieurs dizaines de milliers de personnes réclamant la chute du régime syrien.
"Quand il est arrivé dans la ville, sa voiture a été immédiatement entourée de manifestants pacifiques qui déposaient des fleurs sur le pare-brise, ils déposaient des rameaux d'olivier sur la voiture, ils scandaient 'à bas le régime'", a déclaré Victoria Nuland, porte-parole du département d'Etat.
Robert Ford s'est éclipsé avant le début des manifestations afin de ne pas détourner l'attention sur sa propre personne.
Cette visite est un fait rare car les ambassadeurs évitent généralement de prêter le flanc aux accusations d'ingérence par le pays où ils sont en poste.
L'ambassadeur de France, Eric Chevallier, s'est lui aussi rendu à Hama pour manifester sa "sollicitude" aux habitants de cette ville, a confirmé vendredi le ministère français des Affaires étrangères.
Le département d'Etat américain a assuré que ces visites n'avaient pas été coordonnées.
La Syrie a accusé les Etats-Unis de chercher à encourager le renversement du régime de Bachar al Assad.
"Totalement faux", a répondu Victoria Nuland. "La raison de cette visite était de manifester de la solidarité avec le droit du peuple syrien de manifester pacifiquement."
Selon elle, l'ambassade des Etats-Unis avait prévenu le ministère syrien de la Défense et Robert Ford a pu franchir tous les barrages routiers jusqu'à Hama.
Le département d'Etat a convoqué l'ambassadeur syrien Imad Moustapha à Washington après avoir eu connaissance que des diplomates ont mené des opérations de surveillance de personnes manifestant aux Etats-Unis.