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Annecy-2018 : chronique d’un échec à venir

À J-1 de l’élection de la ville hôte des Jeux d’Hiver 2018, la candidature d'Annecy n’est pas à la fête. Avec les candidatures poids lourd de Munich et Pyeongchang, la ville savoyarde risque de ne pas voir la couleur du deuxième tour.

Plus petit budget des trois candidatures engagées, des installations éparses, un soutien national qui fait défaut, un président de la République absent à la cérémonie et une pétition contre le projet qui récolte près de 17 000 signatures en Haute-Savoie… Les voyants de la défaite d’Annecy à l’élection de ville hôte des JO d’Hiver 2018 sont résolument au vert.

Cadre, tourisme... les avantages d'Annecy

"Faux", répond pourtant sur France 24 Charles Beigbeder, homme d’affaire français et membre de l’UMP, à la tête de la délégation française depuis le départ (précipité), début 2011, du champion olympique de ski à bosse, Edgar Grospiron. L’homme d’affaire parisien croit dur comme fer aux atouts de sa candidature. "Annecy est au cœur des Alpes, dans un cadre exceptionnel, avec le Mont Blanc en arrière plan. C’est également la première destination de ski au monde avec 10 millions de touristes par an," précise-t-il, mais en se gardant de mentionner les atouts des candidatures adverses, qui évoluent dans une catégorie bien supérieure.

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L'Entretien de France 24

Représentant deux fois le budget d’Annecy avec 50 millions d’euros, Munich tient la corde avec la ville coréenne de Pyeongchang - dont l’enveloppe s’élève à 120 millions d’euros. Reste au Comité d’organisation d’Annecy à convaincre les membres du Comité international olympique. Hélas, dans le domaine du lobbying, la France est encore loin du compte.

L'Histoire semble se répéter

Les enseignements des cuisantes défaites de Lille-2004, Paris-2008 et 2012 n'ont pas été retenus et certaines personnalités, dont Guy Drut, membre français influent du CIO, craignent qu'à son tour la candidature menée par Charles Beigbeder manque de persuasion. "Il y a des problèmes de communication et de promotion," déclarait avec lassitude l’ex-ministre des Sports sur France 3.

Charles Beigbeder assure que son équipe a œuvré dans ce sens et va continuer jusqu’aux dernières heures avant le vote final, mercredi à Durban. "On va rencontrer les membres dont le vote est gagnable. Par petites équipes, avec le maire d’Annecy, la ministre des Sports et moi-même, nous irons à leur rencontre pour les convaincre." L’espoir fait vivre - du moins jusqu’au vote...