
Près de quatre mois après le début des manifestations contre le régime, les différentes familles politiques du Bahreïn entament ce samedi des discussions sur les réformes à mener pour faire évoluer le pays vers une monarchie constitutionnelle.
C’est le pari de la famille royale pour ramener le calme au Bahreïn. Ce samedi, près de 300 personnes issues des différentes familles politiques et de la société civile se réunissent dans la cadre du lancement du dialogue national voulu par le pouvoir sunnite de la petite presqu’île du Golfe dont la majorité de la population est chiite.
Cette série de discussions, à laquelle le Wefaq, principal groupe de l'opposition chiite, a finalement décidé de prendre part 24 heures avant son lancement, doit aboutir à des propositions de réformes dans quelques semaines. Principale revendication de l’opposition : faire évoluer le régime vers une monarchie constitutionnelle au sein de laquelle le Premier ministre serait notamment désigné par la majorité parlementaire, alors que ce poste est actuellement détenu par l'oncle du roi au pouvoir depuis 1971.
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"Pas d'illusions"
Ce dialogue national est surtout censé ramener le calme dans le pays, près de cinq mois après le début de la contestation du régime. Mi-février, en plein printemps arabe, la population chiite était descendue dans les rues de la capitale Manama pour réclamer la fin du régime. Ces manifestations ont été violemment réprimées par les forces de l’ordre, assistées par les troupes d’autres pays du Golfe, faisant au moins 24 morts.
Le processus de dialogue national, encouragé par la communauté internationale, doit théoriquement sceller la réconciliation. "Mais tout le monde y va sans se faire trop d’illusions", estime Nathalie Gillet, correspondante de FRANCE 24 à Manama. "Tout d’abord parce que 10 à 15% des invités viennent de l’opposition, mais aussi parce que la répression n’est pas encore terminée : des procès politique sont en cours et des troupes appartenant à différents pays du Golfe sont encore présentes à Manama", souligne la journaliste.