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La présidence tchèque veut un sommet extraordinaire des 27

Mirek Topolanek (photo), Premier ministre tchèque, souhaite convoquer un sommet extraordinaire des 27 d'ici la fin du mois de février. L'annonce fait suite à la pression de la France, qui juge la coordination européenne insuffisante.

AFP - Pressée par la France, qui réclame plus de coordination face à la crise économique en Europe, la présidence tchèque de l'UE s'apprête à convoquer un sommet extraordinaire des 27 d'ici la fin du mois.

"J'envisage, après un accord mercredi avec (le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso), de convoquer un Conseil européen informel avant la fin février" à Bruxelles, a déclaré le Premier ministre tchèque, Mirek Topolanek, lors d'une conférence de presse à Prague.

"L'objectif de cette rencontre des chefs d'Etats et de gouvernements sera d'examiner les mesures prises jusqu'à présent dans le cadre du plan de relance et l'efficacité de ces mesures", a ajouté le Premier ministre tchèque.

M. Topolanek a ainsi confirmé l'annonce faite par le porte-parole de M. Barroso à Bruxelles sur la tenue probable de ce sommet fin février.

Selon le porte-parole de M. Barroso, l'idée a été formulée lundi lors d'une conversation téléphonique entre MM. Barroso et Topolanek.

La date exacte devrait être précisée mercredi, à l'issue d'une rencontre entre MM. Barroso et Topolanek à Bruxelles.

Outre une évaluation des "plans de relance et des premières expériences des Etats membres" face à la crise, il doit aussi permettre de préparer le sommet européen des 19 et 20 mars, qui sera également largement consacré à la crise et à la préparation du sommet du G20 du 2 avril à Londres, sur la réforme du système financier mondial.

Cette annonce fait suite à un pressing intensif de la France. Paris ne cache pas en privé ses critiques à l'égard de la passivité de la présidence tchèque.

Et elle juge ouvertement la coordination européenne insuffisante face à la crise depuis qu'elle a passé le bâton de la présidence de l'UE à Prague le 31 décembre.

La semaine passée, le président français Nicolas Sarkozy avait évoqué la possibilité d'un sommet des 16 pays de la zone euro. L'Allemagne avait répondu par la négative à une proposition qui aurait de facto exclu la République tchèque puisqu'elle n'a pas la monnaie unique.

Samedi, après une rencontre à Munich avec la chancelière allemande Angela Merkel, M. Sarkozy a annoncé une prochaine "initiative commune franco-allemande" sur l'économie, et indiqué qu'il enverrait une lettre à la présidence tchèque à ce sujet ce lundi.

Ni M. Topolanek ni la Commission n'ont dit lundi si cette initiative portait sur la tenue d'un sommet de l'UE. Le porte-parole de M. Barroso a simplement indiqué que M. Barroso avait été en contact samedi avec M. Sarkozy et Mme Merkel.

Les préparatifs du sommet interviennent sur fond de tensions croissantes entre Paris et Prague.

Outre les irritations suscitées par l'idée d'un sommet de l'Eurogroupe, l'intervention télévisée de M. Sarkozy jeudi soir -- dans laquelle il a à demi-mot critiqué la présidence tchèque et cité deux fois la Tchéquie en référence à des délocalisations industrielles à éviter -- lui a valu de vives critiques de M. Topolanek qui a accusé la France de protectionnisme.

Le Premier ministre tchèque Mirek Topolanek a estimé lundi matin que par ses propois M. Sarkozy menaçait de faire échouer la ratification du traité européen de Lisbonne, en République tchèque, sur lequel un vote au Parlement local est prévu le 17 février.