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Les Bourses européennes clôturent en légère hausse

L'indice boursier paneuropéen a fini en hausse de 2,15%, la Bourse de Paris, quant à elle, progressait de 1,55%. Ce timide redressement intervient alors que l'indice de confiance des Américains a atteint son plus bas niveau depuis 1985.

Les marchés boursiers rebondissent mardi après être tombés à leurs plus bas niveaux depuis cinq ans, mais les signes timides de reprise sont loin d'occulter des difficultés financières et économiques graves qui forcent gouvernements et banques centrales à multiplier les interventions.
 

Plusieurs grandes banques centrales devraient baisser leurs taux d'intérêt au cours des prochains jours pour tenter de prévenir une récession. Mais l'Islande a dû relever fortement les siens, soulignant l'urgence de la situation dans certains pays.


L'indice boursier paneuropéen FTSEurofirst 300 a terminé la journée en hausse de 2,15%; la Bourse de Paris a repris 1,55%, celle de Londres 1,78%. A Wall Street vers 17h00 GMT, l'indice Dow Jones gagnait 1,76%, confirmant à son tour la reprise entamée en Asie. Tokyo avait regagné 6,4%, les autorités japonaises ayant a leur tour limité les ventes à découvert, utilisées pour spéculer à la baisse.

De nombreux investisseurs se demandent cependant si ce rebond pourra se prolonger. "Rien n'incite à penser que quoi que ce soit ait radicalement changé. Les faiblesses de fond sont toujours là", résume ainsi Bernard McAlinden, stratège de NCB Stockbrokers à Dublin.


Les taux interbancaires, auxquels les banques se prêtent entre elles, poursuivent leur repli, confirmant la réussite des mesures adoptées par les banques centrales ces dernières semaines. Mais l'économie réelle continue d'afficher des performances préoccupantes: aux Etats-Unis, la confiance du consommateur a chuté en octobre, pour tomber à son plus bas niveau historique, tandis que les prix immobiliers affichent un recul de 16,6% sur un an.


"Tentative despérée" en Islande


En France, le moral des ménages est lui aussi au plus bas et la dernière enquête de l'Insee sur la conjoncture dans l'industrie montre notamment une détérioration importante des anticipations concernant le marché du travail.
C'est donc sur fond de perspectives sombres que le président français Nicolas Sarkozy a annoncé à Rethel, dans les Ardennes, une série de mesures destinée à contenir la remontée du chômage, avec notamment le renforcement des emplois aidés.

 
D'autres pays s'efforcent toujours de soutenir leurs banques et d'empêcher un effondrement de leur système financier.

L'Islande a ainsi relevé ce mardi son principal taux d'intérêt de six points pour le porter à 18%, dans le cadre de l'accord conclu avec le Fonds monétaire international (FMI) en échange d'un prêt de deux milliards de dollars.

Cette décision constitue "une tentative désespérée pour restaurer un peu de confiance dans le marché local", a estimé Elisabeth Gruie, stratège marchés émergents de BNP Paribas à Londres.


Au total, les plans d'aides et de garanties annoncés par les gouvernements représentent environ 4.000 milliards de dollars.

La Banque d'Angleterre, dans un rapport publié mardi, estime que la crise pourrait coûter au final 2.800 milliards de dollars au système financier mondial.


"L'instabilité du système financier mondial ces dernières semaines est la plus sévère observée de mémoire d'homme", a souligné le gouverneur adjoint John Gieve. "Et avec la crise économique sévère qui est en cours, le système financier reste sous pression."

C'est pour tenter de réduire cette pression que plusieurs grandes banques centrales devraient réduire leurs taux d'intérêt au cours des prochains jours.


Nouvelles inquiétudes pour les banques

 
La Fed américaine, dont la réunion débute ce mardi, doit rendre sa décision mercredi à 18h15 GMT. Après les derniers indicateurs, le marché est convaincu qu'elle abaissera ses taux d'au moins 50 points de base. La Banque centrale européenne (BCE) et la Banque d'Angleterre devraient lui emboîter le pas le 6 novembre. Mais si les grands pays industrialisés s'arment ainsi contre le ralentissement économique, d'autres sont contraints de faire appel à l'aide extérieure: le FMI devrait mettre cette semaine la dernière main à un accord avec la Hongrie, qui pourrait aussi recevoir l'aide de l'Union européenne.



Parallèlement, l'Allemagne a annoncé sa participation aux négociations entre le Fonds et le Pakistan, qui n'a que quelques semaines pour boucler le refinancement d'une partie de sa dette extérieure.
En Corée du Sud, un haut responsable de la banque centrale a déclaré s'attendre à "un deuxième choc important" sur les marchés financiers, notamment dans les pays émergents.

 
Du côté des grandes entreprises, General Motors et Chrysler ont demandé à Washington des aides publiques de 10 milliards de dollars au total, selon des sources proches des discussions. Côté financier, les Pays-Bas ont apporté trois milliards d'euros à l'assureur Aegon, rappelant que le chapitre des déboires du secteur financier est loin d'être clos.

Dernières sources d'inquiétude en date pour les actionnaires des banques: les positions à découvert susceptibles d'avoir été accumulées par certaines sur Volkswagen, dont l'action continue de s'envoler en Bourse, et les risques liés au gérant de fonds spéculatifs américain Citadel. Les rumeurs sur une exposition à VW ont fait perdre 12,3% à la Société générale sur la journée, alors que le groupe avait assuré en début de matinée n'avoir "rien de particulier à signaler" concernant ses activités de marchés.