Richard Gasquet a décroché son billet pour les huitièmes de finale de Wimbledon. Le numéro 2 français n'a concédé aucun set depuis le début du tournoi. Il affrontera, lundi, le Britannique Andy Murray.
AFP - Richard Gasquet est devenu vendredi le premier Français à se qualifier pour les huitièmes de finale de Wimbledon où il attend de pied ferme Andy Murray pour une revanche de l'édition 2008.
Très séduisant depuis le début du tournoi, le N.2 français a remporté son troisième match en trois sets secs face à l'Italien Simone Bolelli (6-3, 6-2, 6-4) pour servir d'éclaireur au camp français, en salle d'attente.
Cinq autres Tricolores devaient encore tenter de rejoindre la locomotive de Béziers en deuxième semaine. Gaël Monfils et Gilles Simon étaient sur les courts vendredi. Mais la pluie les a coupés en plein effort et obligés à revenir samedi en compagnie de Jo-Wilfried Tsonga, Michaël Llodra et Marion Bartoli, qui a bouclé son deuxième tour au courage en sauvant, malgré des maux de ventre, trois balles de match face à l'Espagnole Lourdes Dominguez (4-6, 7-5, 6-2).
Gasquet n'a pas connu de telles frayeurs pour prendre de vitesse les averses. "Je suis très heureux d'atteindre la deuxième semaine sans perdre un set. Je ne suis pas du tout fatigué", s'est félicité le Biterrois qui était arrivé avec un réservoir à moitié vide pour son huitième face à Novak Djokovic à Roland-Garros.
Cette fois il sera "prêt" et il le faudra face à un autre cador, Andy Murray, vainqueur 6-4, 4-6, 6-1, 7-6 (7/4) du Croate Ivan Ljubicic en soirée sous le toit du Central. Le choc vaudra le détour, surtout si on se fie à leurs rencontres passées.
Le Français a remporté les deux premières face à un joueur plus jeune d'un an mais ce sont les deux dernières, remportées par Murray, qui restent dans toutes les mémoires.
Les deux fois, l'Ecossais a remonté un déficit de deux sets à zéro, à Roland-Garros en 2010 et surtout en huitièmes de finale à Wimbledon en 2008 pour ce qui fut, avant cette année, la dernière apparition de Gasquet à Londres.
Trajectoires différentes
Depuis, les deux joueurs ont emprunté deux trajectoires radicalement différentes. Murray "est devenu un autre joueur", dixit Gasquet, pour s'affirmer comme un membre éminent du "Big Four" même s'il lui manque encore une victoire en Grand Chelem pour devenir vraiment un grand.
Gasquet, qui était monté au 7e rang mondial après sa demi-finale à Wimbledon en 2007, a connu, lui, une descente aux enfers terrible avec un contrôle positif à la cocaïne en 2009 pour lequel il a été blanchi mais qui a failli le perdre.
Ce n'est que depuis le début de cette saison que le Biterrois semble avoir surmonté l'épreuve pour retrouver un prometteur 13e rang mondial. "Je ne jouais pas mieux en 2007", souligne le Français qui va se retrouver aux portes du Top 10 après avoir atteint pour la quatrième fois la deuxième semaine à Wimbledon.
Marion Bartoli aussi aime le gazon londonien où elle avait, également en 2007, atteint la finale. Mais elle a dû puiser dans ses ultimes réserves vendredi pour surmonter ses hauts le coeur et la lenteur du court N.3.
Pâle comme un linge, elle a été au bord de la sortie lorsque son adversaire s'est procurée deux balles de matches consécutives à 5-3, 15-40 au deuxième set et une troisième au jeu suivant.
"J'étais malade, à la limite de vomir sur le court. Mais je me suis accrochée et je n'ai jamais pensé à la défaite", a raconté la Française dont la rage de vaincre permet d'envisager la suite avec enthousiasme, à condition d'avoir récupéré d'ici à son troisième tour face à l'Italienne Flavia Pennetta.
En attendant, elle était déjà la dernière Française en lice après la défaite logique (6-1, 6-3) de Virginie Razzano par la N.1 mondiale Caroline Wozniacki.