L'Alliance atlantique a reconnu avoir tué par erreur des civils - au moins neuf, selon le régime libyen - lors d'un bombardement à Tripoli. L'Otan, qui visait initialement un site militaire, parle d'une "erreur dans le système".
AFP - L'Otan a reconnu dimanche avoir tué par erreur des civils au cours d'une frappe à Tripoli, qui ciblait initialement un site militaire, mais a finalement entraîné, selon le régime libyen, la mort de cinq membres d'une même famille et de quatre autres personnes.
"L'Otan reconnaît des pertes civiles lors d'une frappe à Tripoli", a indiqué l'Alliance atlantique dans un communiqué diffusé dans la soirée.
"Un site militaire de missiles était la cible prévue de frappes aériennes à Tripoli la nuit dernière. Toutefois, il s'avère qu'une arme n'a pas frappé la cible prévue et qu'il peut y avoir eu une erreur dans le système qui peut avoir fait un certain nombre de victimes civiles", explique-t-elle.
A Tripoli, le porte-parole du gouvernement libyen, Moussa Ibrahim, a déclaré à l'AFP que neuf personnes, dont cinq membres d'une même famille, avaient été tuées et dix-huit blessées dans un raid de l'Otan sur un quartier d'habitation de Tripoli, dans la nuit de samedi à dimanche. Il a accusé l'Alliance atlantique de commettre des actes "barbares" en visant "délibérément des civils".
"L'Otan regrette la perte de vies de civils innocents", a assuré dans le communiqué le général canadien Charles Bouchard, qui dirige l'opération en Libye. L'alliance rappelle avoir déjà effectué "plus de 11.500 sorties" en Libye et "chaque opération est préparée et exécutée avec un grand soin pour éviter les victimes civiles".
Il s'agit de la première "bavure" de l'Otan à Tripoli depuis qu'elle a pris le le 31 mars les rênes de l'intervention internationale en Libye, sous mandat de l'ONU, pour protéger la population civile de Mouammar Kadhafi.
Samedi, elle avait déjà dû reconnaître avoir accidentellement frappé une colonne de véhicules des forces rebelles dans la région de Brega (est) le 16 juin. D'autres incidents du même type étaient déjà survenus dans le passé.
La colonne de véhicules militaires, comprenant des chars, a été identifiée dans une zone où les forces loyales au colonel Kadhafi venaient d'intervenir. Il a été considéré en conséquence qu'elle devait "être ciblée par les avions de l'Otan", a expliqué l'alliance.
Depuis le 4 juin, l'Otan a recours à des hélicoptères français et britanniques pour procéder à des frappes plus précises que celles des avions, les forces loyales à Mouammar Kadhafi s'installant, selon l'Otan, dans des zones civiles.