Bien moins optimiste que les leaders européens, le secrétaire au Trésor américain Henry Paulson a annoncé que toutes les institutions financières ne seront pas sauvées malgré son plan de sauvetage de 700 milliards de dollars.
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Le secrétaire au Trésor américain Henry Paulson a déclaré mercredi que d'autres faillites d'institutions financières étaient à prévoir aux Etats-Unis malgré le plan de sauvetage des banques entré en vigueur vendredi.
"Même avec les nouveaux outils du Trésor, certaines institutions financières vont faire faillite", a reconnu M. Paulson, qui a souligné que la patience était nécessaire face à des turbulences sur les marchés "qui ne vont pas se terminer rapidement".
"Des défis significatifs demeurent devant nous", a-t-il averti. Le passage du plan de sauvetage des banques, qui porte son nom, et la mise en oeuvre de ses mesures "n'entraînera pas une fin immédiate des difficultés actuelles", a-t-il ajouté.
M. Paulson a confirmé les spéculations des analystes affirmant qu'il faudrait attendre encore "plusieurs semaines" avant que ses services puissent commencer à acheter des actifs à problèmes des banques.
Par ailleurs, M. Paulson a indiqué que les grands argentiers du Groupe des Sept pays les plus industrialisés, qui se réunissent vendredi à Washington, discuteront des moyens de "renforcer (leurs) efforts collectifs" face à la crise.
"Ce week-end, je vais rencontrer mes collègues du G7 pour discuter des démarches entreprises par chacun pour faire face à cette crise et des moyens de renforcer nos efforts collectifs", a indiqué M. Paulson dans une allocution.
Le G7 comprend l'Allemagne, le Canada, les Etats-Unis, la France, la Grande-Bretagne, l'Italie et le Japon. Les banques centrales de tous ces pays --à l'exception de la Banque du Japon qui en a approuvé la nécessité-- avaient baissé leurs taux d'intérêts directeurs quelques heures auparavant.
L'un des collaborateurs de M. Paulson, le sous-secrétaire au Trésor David McCormick a confirmé que le G7 serait "lourdement concentré sur les conditions économiques actuelles et sur les développements sur les marchés financiers".
Les pays du G7, a-t-il relevé devant la presse, travaillent "individuellement et collectivement sur quatre fronts: la liquidité, les capitaux, la stabilité des marchés et (leur) réponse en matière de régulation".
M. Paulson a aussi indiqué qu'il souhaitait l'organisation d'une réunion extraordinaire du G20, la structure réunissant les pays industrialisés du G7 et les principaux pays en développement. Il a pris contact à cette fin avec le Brésil qui préside actuellement cette organisation.
Une telle réunion, "qui inclura des hauts responsables financiers, des banquiers centraux et des régulateurs d'économies émergentes clefs discutera de la manière dont nous pouvons nous coordonner pour réduire les effets des turbulences des marchés mondiaux et le ralentissement économique dans tous nos pays", a ajouté M. Paulson lors d'une intervention depuis le département au Trésor.
Outre les pays du G7, le G20 rassemble l'Afrique du Sud, l'Arabie saoudite, l'Argentine, l'Australie, le Brésil, la Chine, la Corée du Sud, l'Inde, l'Indonésie, le Mexique, la Russie et la Turquie.