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Jacob Zuma est arrivé à Tripoli dans le cadre d'une nouvelle médiation pour tenter de mettre fin au conflit en Libye. La marge de manœuvre est étroite : la rébellion exige le départ du colonel Kadhafi comme préalable à toute négociation.

REUTERS - Le président sud-africain, Jacob Zuma, est arrivé lundi à Tripoli pour tenter de négocier un accord de paix avec Mouammar Kadhafi, dont le "règne de terreur", affirme l'Otan, touche à sa fin.

Jacob Zuma a été accueilli par un groupe de dignitaires libyens, en l'absence du "guide de la révolution", qui n'est plus apparu en public depuis le 11 mai. La télévision d'Etat l'avait alors montré lors d'une réunion avec des chefs tribaux.

C'est la deuxième fois que Zuma se rend à Tripoli chargé d'une mission de paix. La première tentative s'est soldée en avril par un échec, Mouammar Kadhafi refusant de céder le pouvoir, ce que les rebelles libyens, qui se sont soulevés à la mi-février, exigent comme préalable à tout accord de trêve.

L'Otan, qui commande depuis la fin mars sous mandat de l'Onu des opérations militaires en Libye destinées officiellement à protéger les populations civiles de la répression, intensifie depuis plusieurs jours ses frappes sur Tripoli.

Le complexe de Bab al Aziziah, QG de Kadhafi dans le centre de la capitale, est régulièrement visé.

La Grande-Bretagne a accentué la pression sur le régime libyen en déclarant dimanche son intention d'utiliser des bombes capables de percer des enceintes fortifiées. La France avait déjà annoncé l'envoi d'hélicoptères d'attaque lundi dernier.

"Notre opération en Libye parvient à ses objectifs, nous avons sérieusement détérioré la capacité de Kadhafi à massacrer son propre peuple", a déclaré le secrétaire général de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen, lundi en Bulgarie.

"Le règne de la terreur de Kadhafi touche à sa fin. Il est de plus en plus isolé chez lui et à l'étranger. Même ceux qui sont le plus proches de lui s'éloignent, font défection ou désertent", a-t-il ajouté.

Sortir de l'enlisement

L'objectif des pays de l'Otan est de sortir de l'enlisement dans lequel le conflit libyen s'est enfoncé depuis des semaines.

L'Alliance atlantique exclut tout déploiement de troupes au sol mais l'amiral américain Samuel Lockear, chef du commandement conjoint des opérations à Naples, a laissé entendre "qu'il pourrait falloir déployer, à un certain stade, une petite force (...) pour aider (les insurgés)".

Dimanche, la chaîne de télévision Al Djazira a diffusé des images de ce qu'elle a présenté comme des militaires étrangers, peut-être britanniques, sur le terrain, non loin de Misrata, ville aux mains des rebelles à 200 km à l'est de Tripoli.

On y voit plusieurs hommes en armes, dont certains portent des lunettes noires et sont coiffés de keffiehs, s'écarter lorsqu'ils comprennent qu'ils sont observés.

Les rebelles contrôlent l'est de la Libye autour de leur bastion de Benghazi, ainsi que Misrata et une région montagneuse qui s'étend de la ville de Zintane, à 150 km au sud de Tripoli, à la frontière avec la Tunisie.

Aidés par les frappes aériennes de l'Otan, les insurgés ont réussi à repousser les attaques des forces loyalistes mais subissent toujours des bombardements.

La télévision libyenne rapporte que les raids de l'Otan ont fait 11 morts lundi à Zlitane, tenue par les forces kadhafistes, sur la côte méditerranéenne entre Tripoli et Misrata.

L'agence de presse officielle Jana écrit par ailleurs que les frappes de l'Alliance ont touché durant la nuit la région de Tidji, près de la ville de Nalout dans le djebel Nafoussa, les montagnes au sud-ouest de Tripoli.