
En Égypte, les Coptes font l’objet d’attaques répétées : églises brûlées, magasins pillés... Depuis la révolution, le bilan des affrontements entre chrétiens et musulmans se chiffre en centaines de morts. Les Coptes se sentent abandonnés par le nouveau pouvoir. Notre reporter Alexandra Renard est allée à leur rencontre.
Les chrétiens d'Egypte sont-ils plus menacés depuis la révolution ? Le vide politique depuis la chute d'Hosni Moubarak a créé une instabilité dans le pays. Deux grands courants se dégagent : celui des amoureux de la révolution qui prêchent pour l'unité nationale - il est largement majoritaire -, et celui de groupes radicalisés qui entretiennent une guerre contre-révolutionnaire. Salafistes, voyous téléguidés par l'ancien régime ou main extérieure… Difficile de savoir qui sont ces ennemis qui cherchent à maintenir le chaos dans le pays.
Mais la cible est toujours la même: les chrétiens d'Egypte, les Coptes. Deuxième religion la plus importante du pays, ils représentent environ 10 % de la population. Pourtant ils sont quasiment absents de la scène politique, juridique et sécuritaire du pays. Marginalisés, minoritaires : les Coptes sont depuis tous temps une proie facile pour déstabiliser l'Egypte.
Depuis janvier, dans tout le pays, les violences contre cette minorité chrétienne se sont accélérées. Eglises fermées, pillées, brûlées. Commerces et maisons ravagés. Cette fois, s’en est trop. Le 7 mai, au lendemain des derniers événements, les Coptes décident de lancer un sit-in devant la télévision.
Une décision risquée qui les expose aux agressions extérieures. Malgré les blessés et les morts quotidiens, les Coptes tiennent bon. Ils demandent simplement les mêmes devoirs et les mêmes droits pour tous. Le passage de la dictature à une fraîche démocratie. Pour tous les Egyptiens.