La Commission d'appel fédérale a réduit la suspension du rugbyman Sébastien Chabal à 10 jours - déjà purgés - s'il accepte d'effectuer des travaux d'intérêt général, après ses déclarations controversées sur l'arbitrage.
AFP - La série noire s'est arrêtée pour Sébastien Chabal, autorisé à jouer la demi-finale du Top 14 de rugby contre Montpellier samedi avec le Racing-Métro après avoir vu sa suspension de 30 jours pour ses déclarations sur l'arbitrage réduite mardi par la Commission d'appel fédérale.
La Fédération française de rugby (FFR) a ramené la suspension à 10 jours -déjà purgés- sous réserve que le joueur accepte d'accomplir des travaux d'intérêt général, notamment d'arbitrer des rencontres de jeunes, de participer à un prochain stage des arbitres de haut niveau et de participer à l'organisation de tournois d'écoles de rugby dans diverses régions, a précisé la FFR.
"Aujourd’hui, je retrouve mon métier sur les terrains. J’ai enfin eu le sentiment devant la commission d’appel qu’on écoutait ce que j’avais à dire. Le débat, présidé par un ancien arbitre, a été digne", a déclaré Sébastien Chabal sur son site internet, ajoutant qu'il se plierait "bien volontiers" aux travaux d'intérêt général imposés par la Fédération.
"Moi qui répète à l’envie être un bon ouvrier du rugby, je vais pouvoir rendre à mon sport la notoriété qu’il m’a donné. Ce sera donc un honneur de faire connaître le rugby dans les terres où il est moins populaire", a poursuivi le joueur.
Chabal, accompagné de M. Lorenzetti et de l'avocat Joseph Cohen-Sabban, a comparu pendant moins d'une heure mardi après-midi devant la Commission d'appel au siège de la FFR à Marcoussis (Essonne).
En première instance, le 12 mai, le rugbyman le plus célèbre de France avait été suspendu pour une durée de 60 jours dont 30 avec sursis pour "atteinte aux intérêts supérieurs du rugby" par la Commission de discipline de la Ligue nationale (LNR), en charge du secteur professionnel.
Il avait affirmé le 24 avril au Journal du Dimanche, dans un entretien dans le cadre de la promotion de son autobiographie, que "les arbitres du Top 14 sont nuls" et qu'ils favorisaient les clubs de Castres, dirigé entre 1989 et 2008 par Pierre-Yves Revol, et de Biarritz, présidé par Serge Blanco, son prédécesseur à la tête de la Ligue.
Le joueur et le club avaient immédiatement interjeté appel d'une décision qu'ils qualifiaient de "très lourde".
"Juste mesure"
"Je pense que le juge en appel a pris la juste mesure de l'erreur, je dirais même de la faute que Sébastien avait commise, mais également de l'oeuvre de l'homme pour le rugby français. Je pense que c'est justice de lui permettre de montrer son talent dans ces phases finales", a commenté Jacky Lorenzetti, qui avait mis à pied son joueur dans la foulée de sa convocation en première instance.
Cette réduction de suspension constitue un bol d'air pour le troisième ligne du Racing-Métro, grand absent de la liste du XV de France pour le Mondial-2011 en Nouvelle-Zélande, qu'il avait érigé en dernier grand objectif sportif de sa carrière. L'annonce de sa suspension était intervenue au lendemain de sa non-sélection.
Avec la suspension infligée en première instance, le joueur ne pouvait prétendre disputer la demi-finale contre Montpellier samedi à Marseille, ni une éventuelle finale le 4 juin au Stade de France.
Le Racing retrouve le dernier carré du Championnat de France pour la première fois depuis 1991.
Chabal, quant à lui, était présent à l'entraînement mardi après-midi, juste après sa comparution.