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Nouvel assaut des forces de Kadhafi près de Misrata

Au lendemain d'une offensive des forces loyales à Kadhafi qui ont bombardé un dépôt de carburant dans le port de Misrata, de violents combats ont repris dimanche près de la ville rebelle libyenne assiégée depuis plus de deux mois.

AFP - De violents combats ont repris dimanche près de Misrata, ville rebelle libyenne assiégée depuis plus de deux mois, où une immense colonne de fumée se dégageait toujours du port au lendemain du bombardement d'un dépôt de carburant, selon un correspondant de l'AFP.

Les combats se déroulaient à l'ouest de cette grande ville côtière à 200 km à l'est de Tripoli, dans la localité de Bourgueya.

Dans le port, la fumée provoquée par l'incendie des dépôts était visible de toute cette ville de quelque 500.000 habitants, où des queues commençaient à se former devant les stations-service par crainte de pénurie.

Samedi, les forces gouvernementales ont intensifié leur offensive sur le port de Misrata, seul moyen pour la ville assiégée de recevoir des vivres ou d'évacuer blessés et réfugiés. Dans la matinée, une roquette Grad s'est abattue sur un des réservoirs de gasoil près du port. L'incendie provoqué par l'explosion s'est propagé aux dépôts voisins.

Les forces loyalistes "ont détruit seulement les réservoirs qui étaient pleins", a déclaré Ahmed Montasser, un combattant rebelle sur place.             

"Quelqu'un a signalé les coordonnées exactes des réservoirs à détruire. Cela démontre qu'à l'intérieur de la ville, il existe une cinquième colonne qui collabore avec Kadhafi", a-t-il ajouté.

Vendredi, Souleiman Fortiya, un représentant de Misrata à Benghazi, avait assuré que les troupes gouvernementales se massaient à Zliten, à une trentaine de kilomètres à l'ouest de Misrata, et qu'elles allaient mener une nouvelle offensive terrestre sur la ville rebelle.

Des combats ont fait vendredi de nombreuses victimes des deux côtés autour de Misrata et à Abou Roueya, à l'ouest de la ville, selon M. Fortiya, mais il n'a pas été possible d'obtenir un bilan de sources médicales.
              

Dans la nuit de jeudi à vendredi, un hélicoptère pro-Kadhafi a lancé au moins 26 mines, pourvues de parachutes, qui ont atterri sur l'entrée et les quais du port, selon le correspondant de l'AFP. Les rebelles ont fait exploser la plupart d'entre elles.
              

L'Otan avait confirmé samedi qu'un hélicoptère avait violé la zone d'exclusion aérienne

jeudi, sans pour autant expliquer pourquoi ses forces chargées de faire respecter cette zone n'étaient pas intervenues.

Pour les habitants, s'il n'y a pas encore de rationnement, de larges queues se formaient toutefois devant les boulangeries.
              

"Nous nous organisons par rue. Nous commençons à attendre à 08H00 du matin et certaines personnes ne réussissent pas à voir du pain avant la fin de l'après-midi",

déplore Mohammed Habouch, en patientant devant la boulangerie Al Sukur, dans le quartier de Garara.

"On ne acheter que 20 pains par personne, donc j'amène trois enfants avec moi pour obtenir suffisamment de pain", explique-t-il.

En plus des difficultés d'approvisionnement, les habitants sont confrontés aux déplacements de population en fonction des combats. De très nombreuses familles de la périphérie de Misrata se sont réfugiées dans le centre de la ville.

"Dans ma maison, nous sommes 5 familles à vivre, 48 personnes", explique M. Habouch. "Et chaque jour il est un peu plus difficile de trouver à manger pour tous".