, envoyée spéciale à Londres – Des milliers de spectateurs se sont pressés ce vendredi devant les grilles de Buckingham Palace pour saluer les jeunes têtes couronnées et assister au tant attendu échange du baiser, sur le balcon du palais. Récit d’une journée royale.
"Rapide !" La sentence tombe dans le public : de l’avis général, le baiser est expédié. Malgré l’absence de passion, il restera le clou du spectacle. Sur le balcon de Buckingham Palace, face à des centaines de milliers de personnes en ébullition, les jeunes mariés s’embrassent à 13h27 précises (heure de Londres), entourés de la reine, de leur famille proche et de leurs témoins.
Salves d’applaudissements et vagues de drapeaux dans la rue, la foule est comblée et l’excitation est à son paroxysme. Pendant sept minutes, la famille royale salue une foule retenue derrière les grilles du palais. Mais il aura fallu au moins cela pour faire s’agiter les badauds.
Une atmosphère bon enfant
L’ambiance reste extrêmement détendue tout au long de la cérémonie. Le flegme britannique n’est pas qu’une légende.
L’excitation va crescendo sans jamais céder à l’hystérie. Les rangs grossissent au fur et à mesure de la matinée devant le Buckingham Palace. Certains y ont même passé la nuit, rejoints dès les premières lueurs du jour par des milliers de curieux pressés contre les barrières disposées tout au long du parcours. À midi, il est impossible de s’approcher à moins d’une dizaine de mètres de l’artère principale. Mais chacun attend patiemment les mariés, sauvegardant sans animosité les rares millimètres disponibles pour tenter d’apercevoir le cortège nuptial.
La foule entonne à l’unisson "God Save the Queen" !
Retransmise en direct par les haut-parleurs qui jalonnent le Mall, l’avenue qui mène de Trafalgar Square au Palais de Buckingham, la cérémonie religieuse suscite des réactions discrètes parmi les spectateurs.
Au "I will…", prononcé d’une voix feutrée par Kate Middleton, désormais Windsor, dans l’abbaye de Westminster, répondent quelques cris de joie parmi les spectateurs bien policés. Les centaines d’agents de sécurité interviennent peu, leur mission principale consistant à faire descendre les spectateurs trop zélés de points de vue haut perchés. Seuls les snipers plantés sur le toit de Buckingham restent sur le qui-vive. Sécurité oblige, le risque d’attentat est grand.
Puis la musique sonne. Galvanisé par le chœur religieux qui s’élève après l’échange des consentements, le public commence alors à agiter sérieusement du fanion. Et quand l’hymne national éclate dans les airs à plein volume, jeunes, vieux, riches ou pauvres, enfants du royaume ou visiteurs étrangers entonnent d’une même voix : "God Save the Queen !"
La tension s’accroît lorsque le couple princier quitte l’abbaye de Westminster pour rejoindre le Palais de Buckingham. Alors que le cortège de cavaliers et de chevaux emplumés traversent le tapis rouge que forme le Mall, suivi du carrosse des mariés, c’est l’explosion de joie, enfin ! On crie, on pleure, on applaudit. Le peuple est heureux et il le montre.
Le monde entier a les yeux rivés sur Kate et William
Même les journalistes n’ont pu s’empêcher d’esquisser quelques sourires béats d’approbation. Les bouquets de plumes et les choux de voilettes dansent gracieusement au-dessus des chignons bien tirés des présentatrices, sur leurs trente-et-un pour l’occasion.
Des forêts de caméras et des kilomètres d’objectifs noircissent les abords du palais. Les milliers de journalistes des rédactions du monde entier rivalisent d’ingéniosité pour avoir les meilleures images. Ici, on monte sur une valise, là on escalade une rambarde…. Les places sont chères pour tenter d’attraper un cliché de la jeune mariée.
Quant à Kate, tout sourire, elle est déjà dans son rôle. La princesse salue élégamment la foule qui la chérit déjà. À sa vue, une petite fille aux nattes brunes, perchée sur les épaules de son père, lâche un ballon en forme de cœur. Le visage des jeunes mariés flotte dans le ciel et l’assistance explose – presque – de joie.
Du côté du poste de secours, rien à signaler non plus. Les 850 médecins et infirmiers volontaires du St John’s hospital n’ont eu à soigner pour l’instant que de menus bobos.
Quant à la pluie tant attendue, elle ne s’est pas profilée. L’optimiste britannique a eu raison des intempéries.