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Les rebelles reprennent le contrôle d'un point de passage vers la Tunisie

Au terme de violents affrontements, les insurgés ont repris jeudi le poste-frontière de Dehiba, dans l'ouest du pays, tuant huit soldats loyalistes qui s'étaient emparés de ce point de passage stratégique quelques heures plus tôt.

AFP - Les insurgés opposés au colonel Kadhafi ont repris jeudi en fin d'après-midi le poste-frontière tuniso-libyen de Dehiba lors de violents affrontements au cours duquel huit soldats loyalistes ont été tués, a-t-on appris de sources concordantes.

Quelques heures plus tôt, les forces fidèles au régime libyen avaient repris le contrôle du poste conquis par les insurgés le 21 avril à l'aube.

Dehiba est située à environ 200 kilomètres au sud de Ras Jdir, le principal point de passage entre la Libye et la Tunisie.

Du coté libyen du poste-frontière les deux camps rivaux ont échangé des tirs d'artillerie, provoquant des mouvements de paniques des civils dans la zone, selon un témoin interrogé par l'AFP.

Plusieurs ambulances sont passées de Tunisie en Libye pour évacuer des blessés, ont constaté des témoins.

Selon une source de sécurité, cinq loyalistes blessés ont été transférés à l'hôpital de Tataouine (Tunisie) où deux ont immédiatement été opérés.

Les combats se poursuivaient à 19H20 (18H20 GMT).

Un haut responsable militaire tunisien a qualifié la situation d'"extrêmement tendue".

Les forces du colonel Kadhafi n'auront tenu le poste-frontière que quelques heures. Depuis plusieurs jours, des sources indépendantes avaient fait état de "fortes concentrations" de soldats loyalistes dans cette région, laissant augurer d'une contre-offensive imminente.

Parallèlement, des renforts insurgés avaient également fait mouvement depuis la région de Kabaou et Nalout vers la frontière tunisienne en prévision d'une attaque.

Jeudi après-midi, les affrontements ont eu lieu "des deux côtés de la frontière", ont indiqué à l'AFP plusieurs témoins et une source militaire occidentale.

La "première manche" avait été remportée par les hommes du colonel Kadhafi, dont certains sont entrés en armes du côté tunisien pour pourchasser des insurgés. Selon un témoin sur la frontière interrogé par l'AFP, ils ont pénétré "sur environ 1 km de profondeur".

D'après la même source, qui a requis l'anonymat, certains insurgés auraient réussi à repasser côté libyen, tandis que plusieurs autres ainsi que des soldats libyens armés auraient été arrêtés par les forces tunisiennes.

Cette dernière information était toutefois impossible à confirmer de source indépendante, ou officielle tunisienne.

Selon des sources militaires étrangères, l'armée tunisienne a dépêché des renforts dans la région de Dehiba. Un nombre non précisé de garde nationaux et de véhicules blindés ont convergé vers la zone dans l'après-midi.

On ignorait en revanche la situation à Wezen, première localité libyenne après Dehiba et qui avait été également reprise aux insurgés.

Depuis une semaine les combats entre insurgés et forces pro-Kadhafi ont redoublé d'intensité dans l'ouest du pays.

La rébellion contrôle Nalout, dernière grande ville avant le poste-frontière de Dehiba et une route menant de la frontière jusqu'à Zenten, près de 200 km plus à l'est, malgré les efforts des forces loyalistes pour couper les communications entre ces villes acquises à la rébellion.

Dimanche soir, les forces pro-Kadhafi avaient tiré des roquettes Grad sur Zenten, faisant quatre morts et neuf blessés, selon des habitants.

Mercredi, des milliers d'insurgés qui défendent cette ville avaient réussi à repousser de plusieurs kilomètres les forces du colonel Kadhafi après une journée entière de combats et de bombardements sur la ville.