Le parti du président yéménite Ali Abdallah Saleh a accepté le plan de sortie de crise du Conseil de coopération du Golfe. Ce programme prévoit une démission du président dans un mois ainsi que la formation d'un gouvernement d'union.
AFP - Le parti présidentiel au Yémen a accepté le plan de sortie de crise présenté par les monarchies du Golfe prévoyant un départ d'ici quelques semaines du président Ali Abdallah Saleh, à qui les Etats-Unis ont aussitôt demandé d'entamer "immédiatement" la transition politique.
"Le Congrès populaire général (CPG, au pouvoir) et ses alliés ont accepté l'initiative du Conseil de coopération du Golfe (CCG) dans son intégralité", a déclaré à l'AFP Soltane al-Barakani, secrétaire général adjoint du CPG et chef du bloc parlementaire de ce parti.
Pour sortir de la crise, le CCG a proposé la formation d'un gouvernement d'union nationale, puis un transfert des prérogatives par le chef de l'Etat au vice-président et un arrêt des manifestations.
itLe président devrait ensuite présenter sa démission dans les 30 jours, et une élection présidentielle aurait lieu 60 jours plus tard.
Vendredi, M. Saleh, dont le mandat court jusqu'en 2013, avait affirmé qu'il accueillait favorablement ce plan, mais répété qu'il ne cèderait le pouvoir que dans le cadre d'un processus ordonné et constitutionnel.
Les Etats-Unis, qui ont été impliqués en même temps que des pays européens dans les tractations en vue d'un règlement de la crise, ont pressé M. Saleh, leur allié dans la lutte antiterroriste, d'entamer "immédiatement" la transition politique.
"Le président Saleh a publiquement exprimé sa volonté d'engager une transition politique apaisée", a assuré Mark Toner, un porte-parole du département d'Etat américain, ajoutant que "les délais et la forme de cette transition doivent être décidés de manière concertée et commencer immédiatement".
"Toutes les parties doivent vraiment participer, y compris les jeunes, dans un processus transparent qui réponde aux préoccupations légitimes du peuple yéménite, leurs aspirations politiques et économiques et leurs appels à traîner en justice rapidement ceux qui répriment les manifestations par la violence", a encore assuré Mark Toner.
L'opposition parlementaire, le Front commun, a accepté samedi le plan de sortie de crise des pays arabes du Golfe, à l'exception d'un point prévoyant la formation d'un gouvernement d'union nationale avec la participation de M. Saleh.
"L'initiative est positive et nous l'acceptons, à l'exception de la formation d'un gouvernement d'union nationale car nous refusons de servir sous l'autorité d'Ali Abdallah Saleh et de prêter serment devant lui", avait déclaré à l'AFP le porte-parole de l'opposition, Mohammad Qahtane, avant l'annonce de l'acceptation du plan par le CPG.
Il avait exhorté M. Saleh à accepter de céder le pouvoir dans un "délai de 30 jours", comme le prévoit le plan des monarchies du CCG, précisant que l'opposition était prête à former un cabinet d'union nationale avec le vice-président auquel M. Saleh aurait transféré ses prérogatives.
Jusqu'à présent, l'opposition exigeait le départ immédiat de M. Saleh, tout comme les comités de manifestants qui encadrent les protestataires. Ces derniers rejettent en revanche clairement le plan des monarchies du Golfe.
Fortement contesté dans la rue depuis janvier, M. Saleh est confronté à un large mouvement de protestation populaire qui organise des manifestations quasi-quotidiennes pour réclamer son départ immédiat. La répression de ce mouvement a fait plus de 130 morts.
Samedi, un appel à la grève générale a été bien suivi notamment dans le sud du pays.