Les autorités indiquent que le bilan de l'attentat perpétré jeudi contre un tripot de Karachi s'élève à 19 morts. La police semble privilégier la piste d'une "guerre des gangs" plutôt qu'une opération de militants islamistes.
AFP - Le bilan de l'attentat à la bombe jeudi soir dans un tripot clandestin de Karachi, dans le sud du Pakistan, s'est alourdi à 19 morts et une quarantaine de blessés, ont annoncé vendredi les autorités.
Les enquêteurs n'étaient toujours pas en mesure de déterminer s'il est la conséquence d'une guerre des gangs ou l'un des quelque 450 attentats perpétrés dans tout le pays ces trois dernières années par les talibans alliés à Al-Qaïda et autres insurgés islamistes, qui ont fait plus de 4.200 morts depuis l'été 2007.
La bombe, dissimulée dans un sac sous une table, a explosé dans le plus grand cercle de jeux clandestins du Pakistan, le Rummy Club, dans le sud de Karachi, mégalopole de plus de 16 millions d'habitants et principale ville du pays.
Jeudi soir, les autorités avaient évoqué 16 morts.
"Trois personnes sont décédées dans la nuit de leurs blessures à l'hôpital, ce qui porte le bilan à 19 morts", a annoncé à l'AFP Sharfuddin Memon, porte-parole du ministère de l'Intérieur de la province du Sind, dont Karachi est la capitale.
"Nous enquêtons pour déterminer si l'attentat est le résultat d'une rivalité entre gangs criminels ou l'oeuvre de groupes extrémistes", a-t-il ajouté.
Karachi est la proie à la fois de guerres des gangs et de violences entre partis politiques et groupes ethniques qui font chaque semaine des dizaines de morts.
Mais, contrairement à d'autres villes pakistanaises, Karachi est d'ordinaire relativement épargnée par les attentats des insurgés islamistes, perpétrés essentiellement par de jeunes kamikazes.
Les talibans alliés à Al-Qaïda ont décrété à l'été 2007 le jihad, la "guerre sainte", à Islamabad pour son soutien à Washington dans sa "guerre contre le terrorisme" depuis fin 2001.