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La mutinerie des militaires burkinabè se propage dans le pays

Quatre jours après le début de la révolte des militaires et de la Garde présidentielle à Ouagadougou, trois autres villes sont touchées par des mutineries. Ce lundi, les gendarmes de Kaya, dans le nord-est du pays, s'insurgent.

AFP - Le mouvement de soldats mutins qui touche le Burkina Faso depuis jeudi, s'est étendu à la ville de Kaya (nord) dans la nuit de dimanche à lundi, après celles de Ouagadougou, Pô et Tenkodogo, ont rapporté des témoins interrogés par l'AFP.

Des soldats et des gendarmes sont sortis dimanche soir dans les rues de Kaya, ville située à une centaine de km au nord-est de Ouagadougou, et ont tiré en l'air dans les rues jusqu'à 06H00 lundi (locales et GMT).

C'est la première fois que des gendarmes participent à la mutinerie depuis le début du mouvement jeudi soir.

Ils ont incendié le domicile du chef du corps du régiment de commandement d'appui et de soutien (CAS) et saccagé celui du commandant de la 1ère région militaire, celle de Kaya, ont affirmé des habitants de la ville interrogés par téléphone depuis Ouagadougou.

Dans la capitale, qui depuis jeudi soir avait des allures de ville morte, la vie reprenait son cours normal lundi matin, a constaté un journaliste de l'AFP, la plupart des banques et des services publics ayant rouvert leurs portes.

Sur le marché central, théâtre samedi de violences provoquées par des commerçants excédés par l'action des militaires qui avaient pillé et saccagé de nombreuses boutiques, les mêmes commerçants étaient présents, mais n'avaient pas ouvert leurs étals.

Les villes de Pô (sud) et Tenkodogo (est), où des soldats mutins étaient également sortis dans les rues pendant le week-end, tirant en l'air et commettant des pillages, avaient également retrouvé leur calme lundi matin.

Le mouvement de contestation était parti jeudi soir de la propre garde présidentielle du chef de l'Etat Blaise Compaoré, puis s'est les jours suivants étendu à d'autres garnisons de la capitale, et des trois autres villes.

Pour tenter de contenir cette révolte, M. Compaoré, arrivé au pouvoir par un coup d'Etat en 1987, a dissous son gouvernement et nommé de nouveaux responsables des forces armées.