Un attentat-suicide mené contre le QG de l'armée afghane près de Jalalabad (dans l'Est) a coûté la vie à neuf militaires, dont cinq issus des forces de l'Otan. Les Taliban ont revendiqué l'attaque - l'une des plus meurtrières pour l'Otan depuis 2001.
AFP - Neuf militaires, quatre afghans et cinq de la Force de l'Otan en Afghanistan (Isaf), ont été tués samedi lors d'un attentat suicide, revendiqué par les insurgés talibans, dans le quartier général de l'armée afghane pour l'est du pays.
"Cinq soldats de l'Isaf ont été tués dans une attaque insurgée dans l'est de l'Afghanistan", a indiqué la Force de l'Otan dans un communiqué sans préciser leur nationalité.
Un porte-parole de l'Isaf, le commandant Tim James, a confirmé à l'AFP que l'attaque en question était l'attentat suicide commis dans la matinée dans le quartier général de l'armée afghane pour l'est du pays, situé dans la zone de Gambiri, près de Jalalabad, la grande ville de l'est afghan.
Le ministère afghan de la Défense a confirmé que "quatre militaires afghans avaient été tués et huit personnes blessées, dont quatre traducteurs" au cours de cet attentat.
Selon le ministère, l'attentat a été perpétré par un kamikaze ayant revêtu un uniforme de l'armée.
Une centaine de militaires de l'Isaf, principalement chargé de conseiller l'armée afghane, sont stationnés sur cette base de la province du Laghman, selon le commandant James de l'Isaf.
L'une des pires attaques contre l'Otan depuis 2001
Un porte-parole des talibans, Zabihullah Mujahid, joint par l'AFP, a revendiqué l'attentat, parmi les plus meurtriers pour les forces de l'Otan depuis leur arrivée dans le pays fin 2001.
Six militaires de l'Otan avaient été tués le 12 décembre dans le sud de l'Afghanistan, lors d'un attentat.
L'attaque contre la base afghane est le dixième attentat suicide depuis début avril en Afghanistan. C'est aussi le cinquième en trois jours visant les forces de sécurité afghanes ou internationales à travers le pays.
Vendredi, un kamikaze avait réussi à pénétrer dans le quartier général, en principe sécurisé, de la police à Kandahar, la grande ville du sud afghan, tuant le chef de la police de la province du même nom et deux de ses gardes du corps.
Plus de 130 000 soldats présents
L'Otan doit transmettre progressivement aux forces afghanes, à compter de juillet et d'ici fin 2014, la responsabilité de la sécurité sur l'ensemble du territoire.
Quelque 132.000 soldats de l'Otan soutiennent le gouvernement de Kaboul face à l'insurrection menée depuis fin 2001 par les talibans, chassés du pouvoir par une coalition internationale.
Les attentats suicide et les mines artisanales placées en bord de route sont les armes favorites des insurgés qui s'attaquent principalement à la police et l'armée afghanes et aux soldats étrangers, mais font également de nombreuses victimes civiles.
Le 14 mars, au moins 36 personnes avaient été tuées et une quarantaine blessées dans un attentat suicide taliban contre un centre de recrutement militaire à Kunduz, l'une des grandes villes du nord afghan.
La ville de Jalalabad a été le théâtre, le 19 février, d'une des attaques les plus meurtrières perpétrée dans le pays ces dernières années, lorsque plusieurs kamikazes talibans avaient pris d'assaut une banque où des policiers venaient chercher leurs salaires. Trente-huit personnes avaient été tuées et plus de 70 blessées.
Jeudi, la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a mis en garde contre un retrait précipité des forces de l'Otan et averti que le printemps 2011 serait probablement "violent" en raison d'efforts des talibans pour reprendre leurs offensives.