Ces dernières 24 heures, les enquêteurs des Nations unies ont découvert plus d'une centaine de cadavres dans l'ouest de la Côte d'Ivoire. Repérés dans trois endroits, ces corps pourraient être ceux de victimes de violences ethniques.
AFP - Des enquêteurs de l'ONU ont découvert plus de 100 corps ces dernières 24 heures dans l'Ouest de la Côte d'Ivoire, a annoncé vendredi le Haut commissariat de l'ONU aux droits de l'homme, indiquant qu'il semblait s'agir de victimes de violences ethniques.
"Plus de cent corps ont été trouvés ces dernières 24 heures dans trois endroits dans l'Ouest" de la Côte d'Ivoire, a déclaré un porte-parole du Haut commissariat, Rupert Colville, au cours d'un point de presse.
itIl a en outre précisé que ces assassinats semblaient avoir eu des mobiles "ethniques".
Ce sont de "mauvaises nouvelles" pour la Côte d'Ivoire, a-t-il estimé, tandis que les agences humanitaires de l'ONU ont demandé vendredi l'ouverture de couloirs humanitaires dans le pays pour venir en aide aux victimes qui fuient les violences.
"Il y a eu une escalade ces deux dernières semaines", a relevé M. Colville, avertissant qu'il fallait être "prudent au moment d'assigner des responsabilités".
Ces dernières 24 heures, les enquêteurs de l'ONU ont ainsi trouvé plus de 15 corps dans la ville de Duékoué, où quelque 229 corps avaient déjà été découverts précédemment.
"Certaines des victimes semblent avoir été brûlées vives et certaines personnes semblent avoir été jetées dans un puits", a déclaré M. Rupert.
Par ailleurs, les corps de quarante personnes ont été découverts à l'ouest de Duékoué, à Bloléquin, a rapporté le porte-parole, indiquant que les victimes "semblent avoir été tuées par des mercenaires libériens".
En outre, les enquêteurs ont trouvé plus de soixante corps à Guiglo, selon M. Rupert, précisant que certaines des victimes n'étaient pas des Ivoiriens, mais des ressortissants d'autres pays d'Afrique de l'Ouest.
Les combattants se réclamant d'Alassane Ouattara ont été accusés de crimes et de massacres de grande ampleur au cours de leur rapide progression à partir du nord du pays, selon diverses agences humanitaires.
Face à l'escalade des violences, "le Programme alimentaire mondial et d'autres agences lançons un appel à l'ouverture de corridors humanitaires en Côte d'Ivoire", explique le PAM dans une note aux médias.
L'agence onusienne indique avoir distribué des vivres pour six jours à Duékoué où des milliers de personnes sont notamment réfugiées dans la mission catholique.
Le PAM prévoit par ailleurs de distribuer de l'aide la semaine prochaine à environ 30.000 personnes déplacées dans la région de Danane et à près de 20.000 autres à Bouaké (nord), Bouna (nord), Tiébissou (centre) et Korhogo (nord).