logo

Le rugbyman ivoirien Silvère Tian "attristé" par la crise ivoirienne

L’arrière ivoirien du Sporting Union Agen (SUA) suit attentivement les évènements qui s'abattent sur la Côte d'Ivoire en général et sur la ville d'Abidjan en particulier. Il regrette l'époque où l'on pouvait parler d'un "havre de paix".

C’est l’un des joueurs qui fait sensation dans le Top-14 en ce moment. Depuis son arrivée mi-février dans l’effectif d’Agen, l’arrière Silvère Tian, 29 ans, contribue largement à la fin de saison tonitruante du club lot-et-garonnais. Mais les succès sportifs de celui qui a goûté dès l’âge de 6 ans aux joies du ballon ovale, à Abidjan, n’ont pas détourné son attention des violences actuelles qui secouent son pays. Interview.

FRANCE 24 : Vous qui êtes sportif de haut niveau à Agen, comment suivez-vous les évènements en Côte d’Ivoire ?

Silvère Tian : J’essaie de regarder un maximum de chaînes d’informations, comme FRANCE 24, BFM-TV et iTélé, pour me faire ma propre idée de la situation. Je vais aussi sur Internet pour me renseigner. Et puis j’appelle très souvent ma sœur et ma mère, qui sont encore à Abidjan, pour prendre de leurs nouvelles. Elles ne vivent pas dans les quartiers où se déroulent les combats, mais ça reste une guerre et tout peut arriver, alors je me fais du souci.

F24: Comment vivez-vous la situation de vos compatriotes ?

S.T. : J’ai surtout mal pour les populations civiles, leur sort m’attriste. La Côte d’Ivoire était encore il y a peu de temps considérée comme un modèle de stabilité et un havre de paix. Et maintenant, il y a toute cette violence… J’essaie de faire la part des choses : quand je joue au rugby, je suis concentré sur ce que je dois faire, mais dès que je suis hors du terrain, je pense forcément à ce qui se passe dans mon pays.

F24 : Craignez-vous que la guerre s’éternise ?

S.T. : Bien sûr, la crise risque de mettre du temps à se résoudre. Je redoute surtout que ces évènements n’installent durablement la haine dans les cœurs. J’espère qu’il y aura une grande réconciliation nationale et que toutes les ethnies pourront vivre dans la paix comme avant.