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Le régime de Kadhafi tente deux initiatives diplomatiques

Le régime libyen semble chercher des issues diplomatiques au conflit. Un émissaire libyen est arrivé ce lundi en Turquie. Deux des fils Kadhafi évoquent également une transition démocratique, selon une information du New York Times.

Après plus de deux semaines de raids internationaux contre les forces loyalistes en Libye, l’entourage du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi multiplie les initiatives diplomatiques pour tenter de sortir au plus vite le pays du conflit.

C'est dans ce cadre qu'un émissaire du régime libyen, le vice-ministre libyen des Affaires étrangères Abdelati Laabidi est arrivé ce lundi en Turquie, où un représentant des rebelles doit également être reçu, et doit se rendre à Malte par la suite.

La veille, reçu par le Premier ministre grec Georges Papandréou, l’émissaire libyen a déjà transmis "un message suggérant que le régime libyen cherche une solution au conflit en Libye", selon le ministre grec des Affaires étrangères Dimitri Droutsas.

"Il est trop tôt pour donner les détails ses solutions envisagées […] mais cette visite est un premier pas important", a poursuivi le chef de la diplomatie grecque. "J’aimerais dire qu’il y a un espoir, même si c’est un petit espoir, d’aller vers une solution politique ou diplomatique que nous désirons tous", a-t-il ajouté.

Le clan Kadhafi envisage une issue politique

Des mots choisis, qui illustrent la prudence des diplomates occidentaux à l’égard des intentions affichées par le leader libyen et ses émissaires. Depuis le début de l’insurrection, le 15 février dernier, le colonel Kadhafi n’a eu de cesse de faire passer messages et promesses confus, contradictoires et parfois faux pour tenter de reprendre la main sur les évènements.

Dimanche soir, le New York Times avait publié des informations sur l'issue du conflit qu'envisageraient deux des fils de Kadhafi. Le quotidien américain affirme que Seïf al-Islam et Saadi el-Kafhafi prévoient d’écarter leur père Mouammar du pouvoir et de conduire la Libye sur la voie d'une transition vers une démocratie constitutionnelle. Selon un diplomate et un responsable libyen cités par le quotidien américain sous couvert d’anonymat, cette transition politique serait dirigée par Seïf al-Islam. Mouammar Kadhafi pourrait être prêt à accepter ce plan, affirme également une source proche des fils.
En réaction à cette information, le Conseil national de transition (CNT), organe politique de l’insurrection libyenne, a fait savoir ce lundi qu’une solution qui ménagerait la famille Kadhafi serait inacceptable. "Kadhafi et ses fils doivent partir avant toute négociation diplomatique", a déclaré le porte-parole du CNT, Chamseddine Abdulmelah.
Depuis le début des frappes, les insurgés - mais aussi les forces occidentales impliquées dans les raids aériens contre les forces de Kadhafi - ont toujours prôné une rupture radicale avec le régime autoritaire que dirige le leader libyen depuis plus de 40 ans.
Les troupes fidèles à Kadhafi tiennent leurs positions
Cette stratégie d'ouverture sur le front diplomatique fait suite à une série de revers politiques importants essuyés ces derniers jours par Kadhafi et son entourage. Moussa Koussa, ministre des Affaires étrangères, a annoncé sa démission mercredi 30 mars depuis Londres où ce dernier a trouvé refuge.
"C’est le signe que le régime de Kadhafi s’effondre de l’intérieur", avait alors commenté William Hague, ministre britannique des Affaires étrangères. Cette démission a été suivie ce dimanche de celle d’Ali Triki, conseiller du colonel Kadhafi, doyen des diplomates et ambassadeur de la Libye à l’ONU.
Sur le terrain militaire cependant, les troupes fidèles au numéro un libyen ont regagné du terrain sur les insurgés, depuis une semaine. Malgré les frappes de l’Otan, la ligne de front semble à peu près stabilisée. Ce lundi, les combats se sont poursuivis autour du terminal pétrolier de Brega, à environ 200 km de Benghazi.