La création de ce mandat de rapporteur spécial sur la situation des droits de l'Homme en Iran est une réponse à l'intensification de la répression. Téhéran n'a pas autorisé depuis 2002 le renouvellement du dernier mandat de rapporteur spécial.
AFP - Le Conseil des Droits de l'Homme de l'ONU a adopté jeudi une résolution créant pour la première fois depuis 2002 un mandat de rapporteur spécial sur la situation des droits de l'Homme en Iran et exprimé sa "préoccupation" sur l'intensification de la répression dans ce pays.
L'Iran n'a pas autorisé depuis 2002 le renouvellement du dernier mandat de rapporteur spécial sur le pays et n'a également laissé aucun des rapporteurs thématiques de l'ONU se rendre sur place depuis 2005.
Vingt-deux membres du Conseil basé à Genève ont voté en faveur de la résolution, présentée par la Suède et appuyée par les Etats-Unis ainsi que d'autres pays non occidentaux dont la Zambie, le Panama ou la Colombie.
Sept pays, dont la Chine, Cuba, le Pakistan et la Russie notamment ont voté contre, tandis que 14 pays se sont abstenus.
Les membres du Conseil se sont prononcés pour "mandater un rapporteur spécial sur la situation des droits de l'Homme" en Iran regrettant "le manque de coopération" de ce pays.
La création du mandat de rapporteur spécial fait suite à un récent rapport critique de l'Iran du secrétaire général de l'ONU présenté pour la première fois directement au Conseil des droits de l'homme à Genève et non à l'Assemblée générale à New York.
"Depuis le dernier rapport à l'Assemblée générale du 15 décembre 2010, la situation des droits de l'homme en Iran a été marquée par une intensification de la répression des défenseurs des droits de l'homme, des militants pour les droits des femmes, des journalistes et des opposants au gouvernement", a déploré Ban Ki-moon dans ce document rendu public la semaine dernière par l'ONU.
Depuis le 7 mars, 92 personnes ont été exécutées en Iran, selon un décompte établi par l'AFP à partir des informations publiées par la presse, en l'absence de chiffres officiels publics.