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L'ex-président Moshe Katzav écope de sept ans de prison pour viols

L'ex-chef de l'État israélien Moshe Katsav, reconnu coupable de viols à l'issue d'un procès qui a duré quatre ans, a été condamné à sept ans de prison ferme. Moshe Katzav a été le premier homme de droite à occuper les fonctions de président.

AFP - Moshé Katzav, condamné mardi à sept ans de prison ferme pour viols et harcèlement sexuel, a été le premier représentant de la droite à accéder à la fonction honorifique de président d'Israël, point d'orgue d'une carrière sans éclat qui s'est achevée dans le scandale.

L'image d'homme digne et intègre dont jouissait ce juif iranien à l'allure de grand-père sans histoires, âgé de 65 ans, a volé en éclats avec les premières révélations, en juillet 2006, de multiples scandales sexuels dans lesquels il était impliqué. Une affaire sans précédent en Israël.

Protestant à nouveau de son innocence, M. Katzav a crié "Ils se trompent, c'est un mensonge" et a enlacé ses fils aussitôt après l'annonce de la condamnation.

"Il était comme Jekyll et Hyde, docteur la journée et tueur la nuit. J'ai vu son côté monstrueux": c'est ainsi que l'a décrit l'ex-subordonnée qui l'a accusé de l'avoir violée alors qu'il était ministre du Tourisme à la fin des années 1990, des faits dont le tribunal l'a reconnu coupable.

Après avoir accusé la presse d'ourdir "un ignoble complot pour (le) salir", il a fini par reconnaître des délits sexuels dans le cadre d'un compromis avec la justice pour échapper à la prison.

Mais lorsqu'il comparaît devant un tribunal de Jérusalem en avril 2008, il récuse cet accord, clamant vouloir se défendre "jusqu'à ce que la vérité sorte", s'exposant ainsi à une peine maximale de 16 ans de prison dans le cas où il serait reconnu coupable de viol.

Reprenant sa précédente ligne de défense, il se dit alors victime d'un "lynchage" organisé par le conseiller juridique du gouvernement d'alors, Menahem Mazouz, la police, les hommes politiques et la presse.

Politicien chevronné du parti Likoud (droite), M. Katzav a été élu président en 2000 par les députés qui l'avaient préféré, à la surprise générale, au vétéran Shimon Peres.

C'est justement M. Peres qui lui a succédé en juillet 2007 après sa démission en juin de la même année. Il avait été suspendu dès janvier 2007 à sa demande, en raison des soupçons pesant sur lui.

M. Katzav était le premier homme de droite à occuper les fonctions largement protocolaires de président.

Il avait auparavant mené une carrière politique sans éclat, obtenant notamment les portefeuilles des Transports et du Tourisme.

Né en Iran en 1945, il est arrivé en Israël peu après la création de l'Etat en 1948.

En 1969, à 24 ans, il était élu maire de Kiryat Malachi près de Tel-Aviv, devenant le plus jeune maire d'Israël.

Diplôme d'histoire et d'économie en poche, Moshé Katzav fait son entrée à la Knesset (Parlement) en 1977, lors de la première victoire de la droite aux législatives, se donnant une image de modéré par son ton mesuré et son pragmatisme.

Père de cinq enfants, se présentant comme un juif pratiquant, il s'est toujours posé en défenseur des causes sociales et des laissés-pour-compte de la prospérité, en majorité comme lui des juifs orientaux.

Moshé Katzav s'est opposé aux accords israélo-palestiniens d'Oslo de 1993 avant de les accepter comme un fait accompli. Puis, se démarquant de la ligne dure de la droite, il s'est dit favorable au dialogue en vue d'un règlement du conflit avec les Palestiniens.

Dans un geste spectaculaire, en marge des obsèques du pape Jean Paul II au Vatican en 2005, il avait échangé quelques mots en persan avec le président iranien d'alors, Mohammad Khatami, et serré la main du président syrien Bachar al-Assad.