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Michel Martelly et Mirlande Manigat s'affrontent au second tour

Plus de trois mois après un premier tour entaché de fraudes, les Haïtiens sont à nouveau appelés aux urnes ce dimanche pour départager les deux candidats encore en lice. Des irrégularités ont déjà été constatées dans certains bureaux de vote.

AFP - Des irrégularités et des retards émaillaient dimanche le second tour de l'élection présidentielle haïtienne au cours duquel 4,7 millions d'électeurs devaient départager Mirlande Manigat et Michel Martelly.

Le lycée de Pétion-Ville, plus grande centre de vote de cette commune de Port-au-Prince, n'avait toujours pas ouvert à 8H30 locales (13H30 GMT), deux heures et demie après le début officiel du scrutin.

Plusieurs centaines d'électeurs impatients se massaient à l'extérieur du lycée, situé à quelques mètres seulement du siège du Conseil électoral provisoire (CEP).

"Je veux voter Martelly mais je ne peux pas, le centre est toujours fermé. Ils disent qu'ils n'ont pas reçu le matériel de vote", a expliqué à l'AFP Félicien Fritzner.

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Plusieurs irrégularités relevées durant le scrutin

Des retards ont été également été constatés à Croix-des-Bouquets, toujours à Port-au-Prince, selon Colin Granderson, qui supervise la mission d'observateurs conjointe de l'Organisation des Etats américains (OEA) et des pays du Marché commun de la Caraïbe (Caricom).

"Certains membres des bureaux de vote sont arrivés" en retard et au moins un centre de vote "n'a pu ouvrir ses portes qu'avec 10, 15 minutes de retard" sur l'horaire prévu (6H00 locales, 11H00 GMT), a indiqué M. Granderson à l'AFP.

Il a également évoqué le problème présenté par le manque d'encre indélébile dans certains bureaux de vote. L'encre est apposée sur les doigts des électeurs ayant déjà voté.

Au centre de vote de l'école Guatemala à Pétion-Ville, les urnes, des cubes en plastique transparent, étaient déjà garnies de plusieurs dizaines de bulletins de vote vers 7H15 locales (12H15 GMT).

L'encre n'y avait pas été livrée mais "nous allons résoudre ce problème rapidement", a assuré Daniel Brutus, un observateur du CEP.

En outre, l'AFP a relevé que, dans plusieurs bureaux de vote de Pétion-Ville, une seule urne était utilisée pour l'élection présidentielle et les législatives, les bulletins des deux scrutins étant mélangés.

"Il doit y avoir deux urnes, une pour l'élection présidentielle, l'autre pour l'élection des députés, mais nous n'avons trouvé qu'une seule urne par bureau de vote", a expliqué à l'AFP Islande Leconte, superviseur du centre de vote de l'hôtel de ville de Pétion-Ville.

Selon les derniers les sondages, Michel Martelly l'emporterait.

Dans la capitale comme dans le reste du pays, les plus de 11.000 bureaux de vote sont sous la surveillance de 23.000 agents de la police nationale haïtienne et de la mission des Nations unies en Haïti (Minustah).

Environ 200 observateurs internationaux sont postés aux urnes, afin de prévenir des fraudes, massives au cours du premier tour en novembre dernier.

Les résultats du premier tour annoncés début décembre avaient donné lieu à des violences qui ont fait plusieurs morts.

Mais l'inconnue du scrutin de dimanche reste le taux d'abstention qui pourrait être dopé par le retour en Haïti de l'ancien président Jean Bertrand Aristide, deux jours avant le vote.

M. Aristide ne s'est prononcé pour aucun des deux candidats mais ses partisans, et singulièrement les membres de son parti "Fanmi Lavalas", exclu du processus électoral pour vice de forme, pourraient bouder les urnes.

Le scrutin ne sera pas annulé en cas de participation trop faible mais le nouveau président pourrait avoir fort à faire pour asseoir sa légitimité.

Les résultats préliminaires seront annoncés le 31 mars et les résultats définitifs le 16 avril. Des élections législatives ont lieu parallèlement à la présidentielle.