Au moins huit personnes ont été tuées lors d'une attaque menée par les forces loyales à Laurent Gbagbo. Cet assaut a été mené avec des blindés et des hélicoptères dans le quartier d'Abobo à Abidjan, fief d'Alassane Ouattara.
AFP - Au moins 8 hommes ont été tués lors des combats de samedi dans le quartier d'Abobo, à Abidjan, entre militaires fidèles au président ivoirien sortant Laurent Gbagbo et insurgés favorables à son rival Alassane Ouattara, ont constaté un journaliste de l'AFP et un habitant.
Quatre corps, criblés de balles et partiellement dévêtus, gisaient sur une route du quartier populaire d'Abobo, fief des partisans de M. Ouattara, a constaté dimanche un journaliste de l'AFP. Les victimes paraissaient âgées d'une vingtaine d'années.
Ces corps ont été vus dans la zone du Plateau Dokui, près de la route du zoo.
Un habitant rencontré sur place par le journaliste de l'AFP a affirmé avoir vu quatre autres corps, dans un autre quartier d'Abobo, dans la zone de la Sodeci, à l'entrée sud d'Abobo.
Le bilan pourrait être bien plus élevé. Un peu plus tôt dans la matinée, à côté de l'église Sainte-Monique d'Abobo, un corps recouvert d'un grand sac noir était visible.
Une habitante a également rapporté au témoin rencontré par l'AFP avoir vu "dans un bas-fond" d'Abobo deux autres corps. Mais il n'a pas été possible de vérifier cette information dans l'immédiat.
Le camp Ouattara a dénoncé samedi des "tueries aveugles" de "civils innocents", qualifiant l'opératio militaire, la première d'envergure menée par les forces pro-Gbagbo depuis le début de la crise post-électorale fin novembre, d'"offensive du désespoir".
Un important déploiement des forces de sécurité pro-Gbagbo était visible dimanche matin à l'entrée sud d'Abobo.
Aucun tir d'arme lourde n'a toutefois été rapporté dans la nuit et dimanche matin. La vie reprenait progressivement, les commerces avaient rouvert, les minibus circulaient, des habitants se rendaient à l'église.
Quartier le plus peuplé d'Abidjan, ville dans la ville avec quelque 1,5 million d'habitants, Abobo est devenu l'épicentre de la crise post-électorale, qui a fait près de 400 morts dans le pays selon l'ONU.
Cette brutale dégradation de la situation intervient après le sommet jeudi de l'Union africaine à Addis Abeba ayant confirmé le blocage politique: si l'UA a confirmé qu'elle reconnaissait M. Ouattara comme le président élu, le camp Gbagbo a catégoriquement rejeté cette position.