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Un Rennes-OM dans l'ombre de l'affaire Brandao

Perturbés par l'affaire Brandao (photo) et leur défaite à domicile contre Lille (1-2), les Marseillais s'apprêtent à jouer, ce vendredi soir, un match tendu face au Stade Rennais, tenace co-leader du championnat.

AFP - Déjà délicat en soi au vu de la forme du moment affichée par Rennes, le déplacement de Marseille vendredi en Bretagne lors de la 27e journée de L1 se complique de la gestion de l'affaire Brandao, l'attaquant brésilien mis en examen pour viol.

"Tout cela est évidemment source de perturbation. Je me passerais, comme tous mes collègues, de ce genre de problèmes...": le coach marseillais Didier Deschamps ne pouvait que soupirer mercredi, avant même l'annonce dans la soirée de la mise en examen de son joueur.

Comme tous les dirigeants marseillais, il a appris la garde à vue de l'attaquant mardi matin très tôt.

Depuis, les évènements se sont accélérés et le club a décidé jeudi d'accéder à la demande du joueur d'une semaine de repos en famille au Brésil. Il manquera donc les trois rencontres-clés, à Rennes et Manchester United, et contre le Paris SG.

A son retour, il aura une discussion avec le staff et le président Jean-Claude Dassier, qui lui signifiera la sanction "financière ou sportive par des matches de suspension" qu'il "mérite", selon le dirigeant marseillais.

"Pas acceptable"

Rien ne dit à ce stade que le Brésilien, recruté au Shaktar Donetsk lors du mercato hivernal de 2009 pour 5,5 M EUR, reporte un jour le maillot de l'OM. Les dirigeants, s'ils rappellent la présomption d'innocence dont il doit bénéficier pour le viol présumé dont il serait l'auteur, n'ont en effet pu que constater les dégâts d'image sur le club engendrés par cette affaire. Une faute grave, qui pourrait éventuellement nourrir un dossier de licenciement.

"Ce qui me choque, c'est qu'à 5/6 heures du matin, le matin d'un entraînement, et à quatre jours d'un match ô combien important contre Lille, il n'était pas dans un état tout à fait normal, après forte imprégnation d'alcool, selon tous les témoignages. Cela, ce n'est pas acceptable", a déploré Jean-Claude Dassier, qui a "mis en garde" l'ensemble de l'effectif avant la séance de jeudi contre de tels "comportements". Comme Didier Deschamps, Dassier n'est pas dupe du mode de vie de certains des joueurs, pas toujours compatible avec les exigences requises au plus haut niveau.

Sous contrat jusqu'en 2013, Brandao ne devrait donc pas passer une saison de plus au club. Pourrait-il partir avant ? Un transfert à ce stade de la saison "me paraît illusoire", estime Dassier, même si le joueur jouit encore d'un certain crédit en Russie et en Ukraine. L'hypothèse d'un transfert est cependant étudiée, indique-t-on de source proche du club.

Nouveau schéma offensif

Au plan sportif, cette nouvelle ne fait en tout cas guère les affaires de Deschamps.

Brandao, souvent raillé pour ses maladresses devant la cage et auteur d'un seul but cette saison (en L1), n'en a pas moins retenu toute la confiance du coach jusqu'alors, comme en témoigne ses titularisations régulières. "Je sais ce qu'il fait pour l'équipe, et ses coéquipiers sont très contents lorsqu'il est sur le terrain", a souvent expliqué Deschamps.

Le joueur a de fait aussi la confiance du vestiaire, qui apprécie à la fois l'homme et son caractère altruiste sur le terrain en dépit de son manque d'efficacité.

En son absence, Deschamps devrait repositionner dans l'axe Gignac, voire Rémy, ce qui va obliger à un nouveau schéma pour ce secteur du jeu qui n'a toujours pas trouvé son rythme de croisière à deux mois du terme de la saison.

Face à la meilleure défense du championnat vendredi, il y a équation plus facile à résoudre...