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Depuis vendredi matin, il n’y a plus d’Internet en Libye. Jusqu’à présent, l’accès au réseau n’était que perturbé. Le régime, toujours contesté, emprunte donc le même chemin que l'Égypte qui avait coupé l'Internet pendant cinq jours.

Il n’y a plus d’accès à Internet depuis vendredi en Libye où le régime de Mouammar Kadhafi est en proie à un insurrection sans précédent. Plusieurs sources – spécialistes du trafic sur le réseau, Google – indiquent que selon toute vraisemblance, il ne s’agit pas simplement d’une coupure temporaire. Cette coupure généralisée dans le pays a été constaté tôt vendredi matin.

La société américaine spécialisée dans l’étude du trafic Internet, Renesys, a été la première à relater l’incident. "Le silence radio s’est installé sur le réseau depuis maintenant près de 12 heures", pouvait-on lire vendredi sur le blog de cette entreprise. Un rapport en ligne et en temps réel établi par Google arrive au même constat : impossible d’accéder aux divers services du géant de l’Internet (YouTube, recherche, messagerie) depuis la Libye. Depuis l’étranger, les sites hébergés sur le territoire libyen sont inaccessibles.

Jusqu’à présent les autorités n’avaient que partiellement censuré l’accès à l’Internet. Plus précisément, le pays semblait plongé dans une sorte de couvre-feu numérique. Chaque nuit depuis le 18 février, les Libyens étaient privés de Net.

Cette fois-ci, cette déconnexion se prolonge. Tripoli, en butte à des soulèvements populaires depuis le 17 février, semble donc décidé de suivre l’exemple de l’Égypte. En pleine révolution, le régime d’Hosni Moubarak avait coupé complètement son pays du réseau pendant cinq jours. Le raïs espérait alors priver la population de ce moyen de communication qui s'est finalement avéré essentiel dans le déroulement de la révolution égyptienne. Mais cette décision avait coûté plusieurs centaine de millions d’euros à l’économie égyptienne et n’avait pas empêché la chute d’Hosni Moubarak.