La France est l’un des plus gros exportateurs d’armes des pays membres du Conseil de l’Europe. A ce titre, elle n'a pas manqué de répondre aux commandes de régimes autoritaires d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient. Dans quelle mesure ?
D’où proviennent les armes utilisées par l’armée libyenne contre les insurgés ? Quels sont les pays qui ont vendus du matériel militaire à l’Égypte de Moubarak ou encore à la Tunisie de Ben Ali ? La France est-elle un gros exportateur d’armes vers les États en butte à des soulèvements populaires ?
Les chiffres existent. Les États se veulent même le plus transparent possible. Mais il est difficile de s’y retrouver dans la jungle des chiffres et des nomenclatures militaires pour apprécier la réalité des échanges sur ces marchés d'un genre un peu particulier. Le gouvernement français remet tous les ans un compte-rendu sur les exportations d’armes au Parlement. Le Conseil de l’Europe (qui regroupe 47 pays, soit la quasi-totalité du continent européen, NDLR) publie annuellement, de son côté, un rapport sur ce commerce pratiqué par ses États membres.
Mais il existe une multitude d’indicateurs différents qui, rassemblés, en disent long surce commerce. Ainsi, le quotidien britannique The Guardian a-t-il retenu les autorisations d’exportations émises par les États, recensées par le Conseil de l’Europe, pour établir un classement des pays qui ont vendus le plus d’armes à la Libye. Seul problème : ce chiffre correspond à une autorisation émise par les pays membres à leurs industries respectives pour participer à des appels d’offres. Autrement dit, ce ne sont pas des exportations effectives. Cet indicateur reflète malgré tout l’ambition d’un pays sur le marché des ventes d’armes.
La France publiant les livraisons effectives et, en retour, les commandes passées, FRANCE 24 a tenté de simplifier tous ces chiffres pour essayer de dresser le tableau des ventes réelles d’armes par la France à destination des régimes autoritaires en butte à des soulèvements populaires. Les dernières données disponibles datent de 2009.
Les chiffres correspondent aux autorisations accordées par les États membres du Conseil de l'Europe à leur industrie d'armement pour participer à des appels d'offres issus en 2009 des pays suivants : Bahreïn, Jordanie, Yemen, Libye, Tunisie, Egypte.