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Robert Mugabe menace de saisir des entreprises étrangères

Sous le coup de sanctions de l'Union européenne et des États-Unis, le président Robert Mugabe menace de boycotter - voire de saisir - les produits des entreprises issues de ces pays qui sont installées au Zimbabwe.

AFP - Le président zimbabwéen Robert Mugabe a menacé mercredi de saisir les entreprises étrangères venant de pays ayant imposé des sanctions à son encontre et de boycotter leurs produits.

"Ce n'est pas assez de plaider contre les sanctions", a-t-il lancé devant des milliers de ses partisans, réunis dans la banlieue de Harare pour lancer une pétition contre les sanctions occidentales imposées à son cercle de proches.

"Nous ne pouvons pas continuer à accueillir 400 entreprises britanniques, notamment des groupes miniers. Il est temps de prendre des mesures (...) Nous devons les saisir, il n'y a pas de honte à avoir", a-t-il poursuivi.

"Avant de prendre le contrôle, nous pourrions commencer par boycotter leurs produits", a encore dit le chef de l'Etat, 87 ans, au pouvoir depuis l'indépendance de l'ancienne colonie britannique en 1980.

L'Union européenne et les Etats-Unis ont interdit d'entrée sur leur sol et gelé les avoirs de Robert Mugabe, de ses proches et d'entreprises liés à son régime, après des violations massives des droits de l'Homme lors des élections de 2002.

L'Occident a refusé de les lever malgré la formation d'un gouvernement d'union entre Robert Mugabe et son ancien rival Morgan Tsvangirai, devenu Premier ministre en février 2009.

Le président n'a cessé de critiquer ces sanctions, leur attribuant tous les maux de son économie. Alors qu'il réclame des élections à la mi-2011, il a intensifié sa campagne contre ces mesures ces dernières semaines.

Mercredi, le meeting a été suivi par plus de 10.000 personnes, transportées par bus parfois depuis l'autre bout du pays. Parmi elle figuraient des chefs des forces de sécurité, des leaders traditionnels et religieux, mais aucun membre du parti de Morgan Tsvangirai.

Dans la foule, une pancarte dressait "une liste des cibles: BHP, Old Mutual, Rio, Standard Bank et Barclays Bank", en référence à certains des groupes miniers et bancaires présents au Zimbabwe.

La police avait déployé un important dispositif dans les rues adjacentes à l'événement.