La Haute cour de Bombay a confirmé en appel la condamnation à mort à l'encontre de Mohammed Ajmal Amir Kasab, dernier survivant du commando responsable des attentats de Bombay en 2008, qui avaient fait 166 morts.
AFP - La haute cour de Bombay a confirmé lundi en appel la condamnation à mort du seul auteur survivant du commando responsable des attentats de Bombay en 2008, qui avaient fait 166 morts.
Mohammed Ajmal Amir Kasab, un Pakistanais de 23 ans, avait été condamné à la peine capitale en mai 2010 par un tribunal d'exception indien au terme d'un procès d'un an. La peine de mort avait été prononcée en vertu de quatre chefs d'accusation: meurtres, actes de guerre contre l'Inde, complot et terrorisme.
Kasab était le seul accusé survivant du commando. Les neuf autres membres ont été tués lors de l'intervention des forces de l'ordre.
Du 26 au 29 novembre 2008, un commando de dix hommes lourdement armés avait semé la mort dans des hôtels de luxe, un restaurant touristique, la principale gare et un centre juif de Bombay, faisant 166 morts et plus de 300 blessés.
Kasab a été déclaré coupable d'être l'un des deux auteurs du carnage à la gare, qui a fait 52 morts.
L'Inde a imputé les attentats, qualifiés par la presse de "11-Septembre de l'Inde", au groupe extrémiste Lashkar-e-Taïba (LeT) installé au Pakistan.
La haute cour de Bombay a par ailleurs rejeté un appel de l'Etat concernant l'acquittement prononcé l'an dernier pour deux Indiens qui avaient été accusés d'avoir fourni des plans manuscrits aux dix islamistes.
Depuis son arrestation quelques heures après le début des attentats, Kasab a été placé en isolement dans une prison de la capitale économique. Pour des raisons de sécurité, il n'était pas présent lors de la procédure en appel mais il a suivi les audiences par liaison vidéo.
Il a écouté le verdict en appel les yeux rivés au sol, a rapporté la chaîne de télévision NDTV.
Un avocat de la cour suprême, K.T.S. Tulsi, a déclaré à cette chaîne que les attentats de novembre 2008 étaient "la pire tragédie depuis l'indépendance de l'Inde".
"Des femmes et des enfants ont été tués sans pitié. Les auteurs n'ont pas eu d'égard pour la vie humaine. Dans de tels cas, quelqu'un d'aussi diabolique ne mérite aucune pitié", a-t-il ajouté.
Au cours de la procédure en appel, qui a commencé en octobre 2010, les conseils de Kasab avaient demandé un nouveau procès, argumentant n'avoir pas eu assez de temps pour venir à bout des 11.000 pages du dossier d'accusation avant le début du procès.
Les avocats de Kasab peuvent encore interjeter appel auprès de la cour suprême à New Delhi, la plus haute juridiction du pays. En dernier ressort, ils peuvent demander la grâce de la présidente de l'Inde.
En Inde, la dernière exécution, par pendaison, a eu lieu en 2004 et la précédente remontait à 1998.
Après les attentats, les relations entre l'Inde et le Pakistan, deux pays rivaux d'Asie du sud qui se sont opposés lors de trois guerres depuis leur indépendance concomitante en 1947, s'étaient brutalement tendues et le processus de paix, entamé en 2004, avait été interrompu.
Les deux pays ont annoncé début février avoir convenu de reprendre leurs pourparlers de paix.