![Pékin s'inquiète des échos de la révolution tunisienne dans le pays Pékin s'inquiète des échos de la révolution tunisienne dans le pays](/data/posts/2022/07/16/1657951233_Pekin-s-inquiete-des-echos-de-la-revolution-tunisienne-dans-le-pays.jpg)
Des messages postés sur l'Internet chinois appelant à l'organisation de manifestations dans plusieurs villes de Chine pour soutenir et s'inspirer de la révolution tunisienne ont conduit les autorités à accroître la censure du Net dans le pays.
AFP - Des messages ont été postés sur l'internet en Chine, appelant à des manifestations dimanche dans 13 villes du pays pour soutenir la Révolution de jasmin et à s'en inspirer, tandis qu'on était sans nouvelle d'une quinzaine de défenseurs des droits de l'Homme.
Une quinzaine d'avocats et de militants en faveur des droits de l'Homme n'ont plus donné signe de vie depuis samedi, ont indiqué dimanche des activistes. Selon eux, ces personnes ont été placés en détention provisoire, au fur et à mesure que se propageaient les appels à manifester.
"Plusieurs défenseurs des droits de l'Homme ont disparu (en détention policière) ces jours derniers, d'autres sont consignés chez eux et leur téléphones portables ont été bloqués", a déclaré l'avocate Ni Yulan à l'AFP.
"Le nombre de policiers devant ma porte a augmenté. Ils nous suivent si nous sortons", a précisé l'avocate, en parlant d'elle et de son mari.
Des appels téléphoniques adressés à plusieurs militants en faveur des droits de l'Homme, dont Teng Biao, Xu Zhiyong et Jiang Tianyong, sont restés sans réponse dimanche. Selon leurs proches, ils sont détenus par la police.
Les appels à manifester sur le net ont apparemment poussé Pékin à censurer le mot "jasmin" sur la toile.
"Nous encourageons les travailleurs sans emploi et les victimes des expulsions forcées à participer à des manifestations, crier des slogans et réclamer la liberté, la démocratie et des réformes politiques pour mettre fin au parti unique", déclare un message sur le net.
Ces messages, sans doute postés par des dissidents réfugiés à l'étranger, appellent à des manifestations à Pékin, Shanghai, Canton et 10 autres grandes villes du pays.
Depuis le début des troubles en Tunisie, appelés la Révolution de jasmin, Pékin cherche à restreindre la couverture médiatique de ces soulèvements populaires, alimentés par le chômage, la hausse des prix et un pouvoir non démocratique.
Des recherches menées dimanche sur le site chinois Weibo (l'équivalent du site de micro-messages Twitter) pour des messages contenant le mot "jasmin" n'ont donné aucun résultat.
Le site du très populaire moteur de recherche Baidu expliquait que cette recherche était impossible en raison de la loi et de la règlementation.
Le système de censure sur le net en Chine est appelé le "Great Firewall", une expression qui pourrait se traduire en français par "Grande Muraille informatique" car elle associe les mots "Great Wall" (Grande Muraille") et "firewall" (pare-feu informatique).
Cette "Grande muraille" expurge internet en Chine des sujets tels que le Tibet, les droits de l'Homme ou d'autres sujets considérés comme sensibles, et elle bloque des sites internet.