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L'ex-président Pervez Musharraf visé par un mandat d'arrêt

L'ex-président pakistanais, Pervez Musharraf, est visé par un mandat d'arrêt dans le cadre de l'enquête sur l'assassinat de l'ancien Premier ministre Benazir Bhutto. Musharraf a répondu en précisant qu'il ne se soumettra pas au mandat d'arrêt.

AFP - Un tribunal pakistanais a émis samedi un mandat d'arrêt visant l'ex-président Pervez Musharraf dans le cadre de l'enquête sur l'assassinat de l'ancien Premier ministre Benazir Bhutto, a annoncé un procureur spécial.

"Le juge Rana Nisar Ahmad a émis un mandat sans possibilité de caution visant l'ancien président Pervez Musharraf et l'a sommé de comparaître devant le tribunal le 19 février", a déclaré à l'AFP le procureur Chaudhry Zulfiqar Ali.

Mme Bhutto, deux fois chef du gouvernement dans les années 1990, a été tuée le 27 décembre 2007 à Rawalpindi dans un attentat suicide accompagné de tirs au moment où elle sortait d'un meeting de campagne pour les législatives de 2008. Elle était l'épouse d'Asif Ali Zardari, qui a remporté la victoire en février 2008 et est aujourd'hui président du Pakistan.

"Une équipe d'enquêteurs, formée pour élucider cet assassinat, a rendu un rapport qui met en lumière l'implication de Musharraf et sa responsabilité", a ajouté le procureur.

"Le rapport fait état d'une large conspiration impliquant Pervez Musharraf, deux officiers de police et les terroristes", a ajouté M. Ali, après une audition à huis-clos à la prison Adiala de Rawalpindi.

M. Musharraf, président pakistanais quand Mme Bhutto a été tuée le 27 décembre 2007, s'est lui-même exilé à Londres après la défaite et cet ancien militaire est peu susceptible de rentrer dans son pays. Il avait imputé l'assassinat de Mme Bhutto au chef taliban Baitullah Mehsud, qui avait démenti et qui est mort depuis en août 2009, tué par un tir de drône américain.

Interrogé pour savoir ce qui se passera si M. Musharraf ne se présente pas devant la justice de son pays, le procureur a simplement répondu qu'"on verrait cela en temps utile".

En décembre, deux haut responsables policiers pakistanais soupçonnés d'avoir manqué à leurs devoirs lors de l'assassinat de l'ancien Premier ministre ont été arrêtés.

Les deux policiers, Saud Aziz, à l'époque chef de la police de Rawalpindi, et Khurram Shahzad, sont notamment accusés d'"avoir échoué à protéger Mme Bhutto".

En avril 2010, un rapport de l'ONU a fait apparaître que le drame aurait pu être évité si des mesures de sécurité adaptées aux menaces avaient été prises.

L'ONU a aussi pointé les entraves des renseignements pakistanais et d'autres responsables pour empêcher l'enquête.