Le gouvernement italien a proclamé samedi l'état d'urgence humanitaire face à l'arrivée massive de migrants nord-africains. Ces quatre derniers jours, près de 4 000 immigrants clandestins, essentiellement Tunisiens, auraient débarqué en Italie.
AFP - Le gouvernement italien a proclamé samedi l'état d'urgence humanitaire face aux milliers d'immigrants clandestins tunisiens qui arrivent sur les côtes du pays, une procédure permettant d'accélérer l'adoption des mesures pour lutter contre ce phénomène.
"Le Conseil des ministres (...) a proclamé l'état d'urgence humanitaire à la suite de l'afflux de nombreux citoyens nord-africains dans le sud du territoire. Cette décision permettra l'adoption immédiate de la part de la Protection civile des mesures nécessaires pour contrôler ce phénomène et prêter assistance aux citoyens en fuite des pays d'Afrique du Nord", indique un bref communiqué.
La protection civile a mis sur pied une cellule de crise destinée à s'occuper spécifiquement de ce problème.
"L'exode enregistré ces jours-ci vers Lampedusa est de dimension biblique, un chiffre jamais enregistré auparavant", n'a pas hésité à dire le maire de la petite île, Bernardino De Rubeis.
Près de 4.000 immigrants clandestins, essentiellement des Tunisiens, ont débarqué au cours des quatre derniers jours à Lampedusa, selon Antonio Morana, commandant de la capitainerie du port de la petite île.
Au cours de la seule journée de samedi 214 immigrés clandestins sont arrivés à Lampedusa à bord de cinq embarcations différentes, selon la même source.
Les forces de l'ordre italiennes ont identifié une dizaine d'autres embarcations se dirigeant vers Lampedusa, dont la plus proche est à environ 40 milles nautiques et la plus éloignée à environ 70 milles.
Il n'est pas acquis que toutes ces embarcations accostent en Italie, les vedettes militaires tunisiennes les contraignant parfois à regagner leur port de départ.
Les autorités italiennes ont mis en place un pont aérien et utilisé également des ferries pour désengorger la petite île de Lampedusa, submergée par les clandestins. Les candidats à l'immigration ont ainsi été transportés vers des centres d'identification et d'expulsion en Sicile ou dans le sud de la péninsule.
L'Italie a demandé vendredi l'aide de l'Union européenne pour affronter cette vague d'immigrants clandestins, mettant déjà en garde contre le risque d'une "crise humanitaire".
Les ministres de l'Intérieur, Roberto Maroni, et des Affaires étrangères, Franco Frattini, ont réclamé dans un communiqué commun "la convocation urgente d'une réunion au niveau politique du Conseil de justice et des affaires intérieures de l'UE".
L'Italie "demande le déploiement immédiat d'une mission Frontex de patrouille au large des côtes de Tunisie pour le contrôle des flux", ont-ils également poursuivi.
La proclamation de l'état d'urgence permet d'éviter certaines formalités légales et autorise des responsables locaux, comme les préfets par exemple, à prendre des mesures opérationnelles immédiates. Elle permet également l'utilisation rapide de ressources financières spéciales.