Le domicile de l'ex-ministre du Budget Éric Woerth a été perquisitionné ces derniers jours dans le cadre de l'affaire Bettencourt. Une information judiciaire est ouverte pour "trafic d'influence et financement illégal de parti politique".
REUTERS - Une perquisition a été conduite ces derniers jours au domicile de l'ancien ministre du Budget Eric Woerth dans l'enquête sur ses liens avec l'héritière de L'Oréal Liliane Bettencourt, a-t-on appris vendredi de source policière.
Comme l'écrivent Le Monde et Mediapart, cette mesure a été ordonnée par les trois juges d'instruction de Bordeaux, Jean-Michel Gentil, Cécile Ramonatxo et Valérie Noël, désignés pour reprendre l'enquête fin 2010 après le dessaisissement du tribunal de Nanterre (Hauts-de-Seine).
"Les magistrats bordelais se sont mis très vite au travail, et nous nous en félicitons, car M. Woerth souhaite que son innocence soit rapidement reconnue afin de pouvoir tourner la page d'une affaire qui n'a que trop duré", a dit Me Jean-Yves Leborgne, avocat d'Eric Woerth, à Mediapart.
Les juges conduisent une information judiciaire ouverte notamment pour "trafic d'influence et financement illégal de parti politique".
Eric Woerth doit être interrogé sur l'embauche de sa femme en 2007 par le gestionnaire de fortune des Bettencourt, Patrice de Maistre, et sur La légion d'honneur remise à ce dernier par le ministre début 2008.
Il est également question dans cette procédure d'une allégation de financement illégal de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007.
L'ex-comptable de Liliane Bettencourt a en effet dit à la police avoir appris de Patrice de Maistre qu'il avait remis à Eric Woerth 150.000 euros en espèces obtenus de Liliane Bettencourt pour la campagne Sarkozy.
Eric Woerth et Patrice de Maistre nient ces allégations. Par ailleurs, la police a récemment auditionné Patrick Ouart, ancien conseiller de Nicolas Sarkozy pour les questions de justice, a révélé Le Monde.
Il est apparu sur des enregistrements clandestins de la milliardaire réalisés par un majordome que Patrick Ouart était en relations avec Patrice de Maistre et l'informait des progrès d'une enquête ouverte après une plainte de la fille de Liliane Bettencourt pour abus de faiblesse, rapporte le quotidien.
Liliane Bettencourt et sa fille se sont réconciliées fin 2010 et cette dernière a renoncé à poursuivre le bénéficiaire d'environ un milliard d'euros de dons de sa mère, François-Marie Banier. La procédure pour abus de faiblesse également transférée à Bordeaux pourrait donc prochainement être refermée.