Laurent Blanc va-t-il rappeler Patrice Evra en équipe de France ? Le joueur a purgé ses sanctions pour son rôle dans la mutinerie de Knysna mais Chantal Jouanno, ministre des Sports, a fait savoir qu'elle ne voulait pas sa réintégration.
Evra ou pas Evra ? C’est toute la question posée à Laurent Blanc alors que le sélectionneur de l’équipe de France doit annoncer ce jeudi les noms des 23 joueurs qui devront affronter le Brésil, le 9 février au Stade de France, dans le cadre d’un match amical.
Franck Ribery et Patrice Evra, icônes malheureuses de la mutinerie de Knysna, ont tout deux purgé leur peine après avoir écopé de suspension de matchs pour leur implication dans la grève des joueurs qui a suivi la performance désastreuse de la France lors de la Coupe du monde en Afrique du Sud à l’été 2010. Rien, en théorie, ne les empêche d’être de nouveau sélectionnables par Laurent Blanc pour cette rencontre face aux Brésiliens.
Or, si le premier, blessé au genou, est hors course, le cas de Patrice Evra a pris une nouvelle tournure depuis la déclaration, le 29 janvier, de la ministre des Sports Chantal Jouanno. En jugeant "inadmissible" un retour des frondeurs en équipe de France, Chantal Jouanno soulevait l’éternel sujet de la moralité dans le sport.
Faisant écho à la réponse de Fernand Duchaussoy, président de la Fédération française de football, le lendemain dans la presse, Laurent Blanc a répondu lundi à la ministre, invoquant sa "liberté". Et nul doute qu'il fera à nouveau passer le même message. Si Mme Jouanno s'est placée sur le terrain de la morale, le sélectionneur a toujours fait savoir que seuls les critères sportifs guideraient ses choix. Mais rien ne dit que cela suffise à garantir le retour d'Evra en sélection.
La bonne performance de son remplaçant, Eric Abidal, face à l’Angleterre (2-1), le 17 novembre dernier, a montré que le défenseur du FC Barcelone pouvait apporter des solutions offensives et une stabilité défensive aux Bleus au poste d'arrière gauche. A moins d'éjecter la doublure actuelle d'Abidal, Gaël Clichy, il sera donc délicat de faire une place à Evra dans un groupe qui a retrouvé un équilibre en signant quatre victoires consécutives.
Plus qu’un choix sportif, la sélection de l’ex-capitaine des Bleus pourrait être un signal fort envers le gouvernement qui, depuis le Mondial, s’est autorisé des ingérences à la limite de la charte de la Fifa.