La Suède, pays hôte du Mondial, est le prochain adversaire de la France en demi-finale. Autrefois redoutés sur les terrains de handball, les Suédois pourraient s'opposer frontalement aux Experts français en quête d'un quatrième titre consécutif.
AFP - La France est à deux marches de gravir un nouveau sommet à l'heure de retrouver la Suède pour une affiche d'exception en demi-finale du Championnat du monde vendredi (18h00) à Malmö.
Alors que Danois et Espagnols vont en découdre en soirée à Kristianstad dans l'autre demi-finale, tous les regards sont braqués sur Malmö où s'affrontent les deux équipes qui ont cannibalisé le handball de ces vingt dernières années.
Ce sera le choc entre le monstre des années 90, la Suède, et la terreur des temps modernes, la France, qui arrive le veston bardé de médailles, sur la lancée de trois titres majeurs en trois ans, aux JO-2008, au Mondial-2009 et à l'Euro-2010, et qui postule pour un "quatre à la suite" jamais réalisé.
Ce sera aussi la rencontre entre le pays hôte et le pays que tout le monde rêve de voir tomber, deux ingrédients qui magnifient une affiche qui va faire le plein à la Malmö Arena, même si les organisateurs étaient encore en panique vendredi, à essayer de résoudre un joli mic-mac.
Un nombre important des 12.500 billets ont été achetés par des supporteurs danois, pariant sur la présence de leur équipe à Malmö, et une bourse d'échange et de remboursement a été mise en place pour remédier au problème.
Quoi qu'il en soit, les Français n'ont "pas peur" de l'ambiance qui les attend vendredi. "Comme on s'est sorti de Zagreb, on peut se sortir de tout", souligne le sélectionneur Claude Onesta en référence à la finale gagnée il y a deux ans face à la Croatie dans une ambiance déchaînée.
"On a joué devant 20.000 personnes en Allemagne, 15.000 en Croatie et on retrouve encore le pays organisateur, on commence à avoir l'habitude", glisse l'ailier Michaël Guigou évoquant un autre souvenir, moins agréable celui-là, de la défaite en demi-finale du Mondial-2007 face aux Allemands à Cologne.
Une expérience incomparable
Depuis, les Bleus n'ont plus lâché grand-chose et la perspective de remporter un quatrième Mondial et d'égaler ainsi la Roumanie et la Suède ne fait qu'aiguiser leur appétit.
"On ne se lassera jamais de gagner, on cherchera toujours à finir premiers, souligne le capitaine Jérôme Fernandez. Il peut y avoir de la malchance, un peu moins de réussite, des joueurs qui flanchent ou des adversaires qui se subliment. Mais on a tout ce qu'il faut pour aller au bout."
Face à la Suède, la France partira encore favorite. D'abord parce qu'elle est toujours aussi forte. Malgré les absences de Daniel Narcisse et de Guillaume Gille, elle a réussi un Mondial impressionnant jusque-là, concédant seulement un match nul à l'Espagne en huit matches, en frisant parfois la perfection.
"On n'a jamais aussi bien joué qu'ici par moments", témoigne Nikola Karabatic, la star des Bleus dont on attend encore monts et merveilles.
Physiquement, les Bleus se disent en forme, même si Bertrand Roiné et Sébastien Bosquet sont forfaits vendredi, et l'apport des jeunes comme William Accambray et surtout Xavier Barachet a ouvert de nouvelles perspectives.
L'expérience des Français, qui disputent leur huitième (!) demi-finale de suite dans un grand tournoi, est incomparable à celle de l'équipe suédoise, qui retrouve un dernier carré pour la première fois depuis neuf ans et qui a perdu gros avec la blessure de son gaucher Kim Andersson.
"On arrive au moment passionnant de la compétition. Le reste ne servait qu'à être là. On y est et il reste à déjouer deux pièges, à commencer par cette équipe de Suède qu'on va essayer de faire tomber de son nuage", souligne Onesta qui veut lui, comme ses joueurs, garder la tête dans les étoiles.