logo

Le président de la République a proposé de revoir les définitions des indicateurs économiques pour faire converger les grandes puissances vers des objectifs communs. Il souhaite aussi voir renforcé le rôle du FMI.

"Nouveau monde, nouvelles idées", pouvait-on lire derrière Nicolas Sarkozy lors de la conférence de presse qu'il a donnée pour clore son marathon des vœux devant quelque 300 journalistes et le corps diplomatique français.

Dans un discours de près de 40 minutes suivi d’une séance de questions-réponses, le président de la République a fixé la feuille de route de la double présidence du G8 et du G20 que la France assure en 2011.

Nicolas Sarkozy a, d’emblée, annoncé son intention d'ouvrir "des chantiers de fond [qui] ne peuvent plus attendre, de façon à apporter des résultats concrets à une opinion publique de plus en plus impatiente". Parmi ces chantiers, il souhaite notamment ouvrir le G20 à une réflexion sur un socle de protection sociale universelle.

Le chef de l’État a également plaidé pour l’instauration d’une taxe sur les transactions financières, qui serait "morale" et "efficace pour retrouver des ressources pour le développement".

it

 
Nicolas Sarkozy a ensuite dévoilé ses pistes sur la réforme du système monétaire international, sujet sur lequel la double présidence française se sait attendue. Pour le chef de l'exécutif, "dire qu’il y a un système monétaire international est une erreur, il n’y en a pas depuis 1971" et la fin de la convertibilité en or du dollar, ce qui a ouvert la voie à un système moins régulé de changes flottants. À la demande de la France, l'Allemagne va coprésider, avec le Mexique, qui assurera la présidence du G20 en 2012, un groupe de travail sur le système monétaire international, a-t-il annoncé.

Rôle renforcé pour le FMI

Mais "la France ne souhaite pas revenir à un système de change fixe, ni remettre en cause le 'rôle éminent' que joue toujours le dollar dans les échanges économiques mondiaux. La France n’est pas non plus favorable au contrôle des capitaux et juge inévitable l’émergence de nouvelles monnaies internationales", a ajouté Nicolas Sarkozy.

it

Le président français propose, dans un premier temps, d’harmoniser les indicateurs de performance économique à travers le monde. "On fixe des critères qui définissent les déséquilibres, on demande au FMI [Fonds monétaire international, NDLR] de mettre en place l’application de ces critères et on fait converger tout le monde vers ces critères", a-t-il suggéré avant de concéder que si "l’agenda [de la mise en place de cette réforme, NDLR] fait consensus, [il n'y en a pas] encore sur les solutions, c’est certain".

Nicolas Sarkozy, s'il est "contre le contrôle des capitaux", souhaite toutefois que le FMI s’implique plus dans la surveillance de leurs mouvements en fonction d’un "code de conduite" que le G20 doit élaborer.

it

              
Enfin, le président a insisté sur la volatilité des prix des matières premières, un sujet sur lequel le président russe Dmitri Medvedev "a accepté de s'investir plus particulièrement".

Il s'est enfin réjoui des contacts qu’il a déjà eu sur ses sujets avec les principaux pays du G20, même s'il ne juge pas réaliste de croire que la réforme qu'il propose sera effective à la fin de sa présidence.