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Éric Cantona débarque à New York pour remettre sur orbite le Cosmos

Éric Cantona, ancienne égérie du club de Manchester United et poète dada à ses heures, a été recruté par le club de football mythique de New-York, le Cosmos, qui espère revivre ces plus belles heures après 26 ans d’inactivité.

Celui qui voulait la fin du système bancaire en incitant les particuliers à vider leurs comptes se retrouve désormais sur les écrans géants de Times Square à Manhattan. Eric Cantona n’en est plus à une contradiction près et, affublé de son air narquois d’aristocrate du football, le "King" est à New-York pour ressusciter un club mythique : le Cosmos.

L'ex-joueur de Leeds et de Manchester United a été nommé, mercerdi, directeur sportif du club et aura "la responsabilité de tous les dossiers concernant le football, y compris la composition de l'équipe première", précise-t-on au club.

Lors sa présentation à la presse, "Canto" a fait part, comme d’habitude en toute modestie, de ses ambitions. "Je ferai tout ce qui est en mon possible pour contribuer à ce que nous retrouvions la place de numéro un aux Etats-Unis et, dans les années à venir, à ce que nous devenions l'un des meilleurs clubs au monde".

Le Cosmos est bien plus qu’un club

Le lendemain de ctete annonce, afin d’entretenir le buzz, "Eric le New-Yorkais" en rajoute une couche. Il ne veut rien de moins qu’ "aider les Etats-Unis à gagner un jour la Coupe du monde de football grâce au travail du club et avec six ou sept joueurs venus de l'académie du Cosmos". Grâce au succès de cette campagne retentissante, l’arrivée de l’ancien-joueur, aujourd’hui acteur-comédien, a réveillé l’intérêt des amateurs pour un club américain qui a cessé d’exister en…1985.

A l’époque, le Cosmos n’est pas seulement un club de "soccer" - comme disent les Américains - parmi d’autres. Le club de Steve Ross, président de la Warner Bros, fut le précurseur d’un football international 30 ans avant l’arrêt Bosman de la Cour européenne de justice (1995), la loi qui mit fin au quota de joueurs étrangers dans les équipes européennes.

Durant sa courte existence (de 1971 à 1985), le NY Cosmos remporta cinq titres de champions des Etats-Unis, mais ce sont les stars venues de l’étranger qui firent de ce club une légende. Le roi Pelé y a côtoyé Franz "Kaizer" Beckenbauer et l’Italien Giorgio Chinaglia dans l’euphorie et le gigantisme "made in USA" des années 1970-1980. Mais face aux autres sports américains, le soccer ne réussit pas à susciter suffisamment d'intérêt pour générer des revenus publicitaires capables d'éponger les salaires de ces footballeur-vedettes venus y arrondir leur fin de carrière.

La franchise rachetée 500 000 dollars

Rattrapé par sa démesure, le club a mis la clé sous la porte en 1985. Seule locomotive du championnat, il entraîna dans sa chute l’ancêtre de la Major League Soccer (MLS), la North America Soccer League (NASL). Si le club a depuis cessé d’exister, la franchise, elle, existe encore et est détenue par Peppe Pinton, l’ancien directeur général du club.

L’ancien président du club anglais de Tottenham, le millionaire, Paul Kemsley, l’a lui racheté en 2009 pour 500 000 dollars avec la ferme intention de raviver la flamme du Cosmos. Pour ce faire, il a rappelé Pelé et l’a nommé président d’honneur du club. Giorgio Chinaglia, meilleur buteur de l’histoire du club, est revenu au poste d’ambassadeur international. Kemsley a également racheté les centres de formation de David Beckham et engagé l’ex-manager personnel du "Spice Boy" comme recruteur.

Vers une nouvelle ère pour le soccer américain ?

"L'image, c'est bien, mais on a besoin d'un projet ; à court terme, c'est de jouer dans la Major League Season le plus vite possible et de gagner le championnat national", indique le nouveau directeur sportif Cantona. "Il faut le plus vite possible travailler sur les jeunes, pour que sept ou huit joueurs du centre de formation soient l'ossature de l'équipe qui gagnera le championnat américain". Pourtant sans stars, il est difficilement concevable, que le Cosmos version XXIe siècle puisse éclipser son rival, les New-York Red Bulls, où évoluent le Français Thierry Henry et son ancien coéquipier du FC Barcelone, le Mexicain Rafael Marquez.

Or, depuis la fin de la NASL, la fédération de football américaine a imposé un plafond pour les salaires. "Pour l’instant, il n’y a que trois joueurs de renommée mondiale aux Etats-Unis : Henry, Marquez et Beckham. Il serait temps que la MLS lève le pied et laisse plus de liberté et de créativité aux clubs," explique Remington Cherin, agent de football à New-York, qui table sur la fin du plafond d’ici l’arrivée du Cosmos en MLS. "Personne ne sait vraiment quand le Cosmos va rejoindre le championnat. Mais à partir du moment où ils ont de l’argent, je ne vois pas de problème à ce que le club recrute," conclut-il. Cantona nous a prévenus : le Cosmos is back !