Les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) doivent relâcher, dimanche prochain, plusieurs otages politiques, a annoncé une sénatrice qui officie comme intermédiaire. La dernière libération unilatérale remonte à février 2008.
AFP - La guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc) libérera dimanche plusieurs des six otages politiques qu'elle s'était engagée à relâcher, a annoncé mercredi la sénatrice désignée comme intermédiaire dans ce processus.
"La première remise (d'otages, ndlr) aura lieu dimanche", a annoncé la sénatrice Piedad Cordoba à des journalistes, à l'issue d'une réunion avec des représentants du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), qui supervise l'aspect logistique de l'opération, et d'un expert dépêché par le Brésil, qui fournira des hélicoptères pour celle-ci.
La sénatrice a précisé que la guérilla des Farc lui avait remis les coordonnées géographiques du lieu où ces otages seraient relâchés.
Elle n'a pas précisé combien des six otages que la guérilla s'était engagée le 21 décembre à libérer seraient remis dimanche.
Interrogée par l'AFP, elle a précisé que les otages seraient relâchés "en trois étapes".
Les Farc avaient initialement annoncé dans un communiqué diffusé sur internet leur intention de libérer en deux étapes trois policiers, un militaire, un ancien député et un ex-gouverneur, appartenant au groupe des 28 otages dits "politiques", c'est-à-dire échangeables, du point de vue de la guérilla, contre des guérilleros capturés par les autorités.
La guérilla revenait ainsi sur sa décision de ne plus procéder à des libérations sans démilitarisation préalable de certaines régions du pays, annoncée début 2008.
Elle précisait qu'il s'agissait d'un geste de "bonne volonté", dans le cadre d'un dialogue écrit entamé en septembre avec un groupe de personnalités de gauche.
Dans un communiqué diffusé le 7 janvier, la guérilla avait toutefois exigé la participation au processus d'une personnalité internationale agissant comme garante du processus, ce qui avait bloqué celui-ci pendant plusieurs semaines, faute d'accord entre les parties sur l'identité de ce garant.
Samedi, Piedad Cordoba a déclaré que la guérilla devrait en principe renoncer à cette exigence et que seuls les détails "logistiques" de l'opération restaient à régler.
La libération unilatérale de six otages a été présentée par le président colombien Alvaro Uribe comme un "piège électoral" de la guérilla, un an avant la présidentielle de 2010, pour désorienter les Colombiens et alléger la pression de l'armée sur la guérilla, affaiblie militairement, mais qui compterait encore, selon les estimations, 7.000 à 10.000 combattants.
Le gouvernement a aussi laissé entendre qu'elle cherchait ainsi à récupérer une visibilité internationale, après la libération dans une opération de l'armée le 2 juillet 2008 de 15 de ses otages les plus "précieux", dont la franco-colombienne Ingrid Betancourt et trois Américains.
Le chef de la guérilla, Alfonso Cano, a pour sa part déclaré dans un entretien publié par l'hebdomadaire espagnol Cambio 16 début janvier qu'il était prêt à dialoguer avec le président colombien avec "franchise et rigueur" sur la "conception et la pratique du terrorisme d'Etat en Colombie".